La police vient de constater que le petit fils que « Lolo »
Gilardenghi a placé comme chauffeur d’élus n’a même pas le petit papier rose.
« Lolo », Charles de son nom de baptême, le récent empereur
déchu des taxis marseillais, ferait presque de Pagnol un Titi parisien. La
magouille par la gouaille.
Les enquêteurs de la Sûreté départementale qui dissèquent
depuis un an l’œuvre du bonhomme ont dégoté une nouvelle perle : Julien
Gilardenghi, le petit fils que « Lolo » a placé comme chauffeur d’élus à la
Mairie de Marseille, n’a même pas le permis de conduire. Pourtant, même sans le
petit papier rose, le contractuel Juju conduisait encore ces jours-ci des
voitures au macaron bleu et blanc. Quand « Lolo » enquille, les formalités
administratives sont superflues. Et il est probable que Jean-Claude Gaudin
découvre cette « anomalie » en lisant ces lignes.
L’allégorie du clientélisme marseillais
« Lolo » est l’allégorie du clientélisme marseillais. Depuis
plus d’un demi-siècle, il construit son hégémonie dans le monde des taxis et
au-delà. Son fiston, Louis, celui qui a été entendu en début de semaine par la
police, est rentré à la Mairie en 1979, sous Defferre. « On ne sait pas
vraiment ce qu’il fait, glisse-t-on à l’hôtel de ville, il est affecté aux
Sports. »
Pas un maire donc qui n’ai pas eu « Lolo » dans les pattes
depuis 50 ans. On ferme les yeux, sinon, c’est la grève et la ville est
bloquée. C’est que « Lolo » et ses syndicats fictifs restaient l’éternel patron
de l’intersyndicale des taxis du département. Leur grand maître.
Pour autant, et même si la police exclut toute implication
de la Mairie dans les magouilles de « Lolo », quelques petits arrangements
étaient possibles. « Quand on obtient la licence taxi, expliquent plusieurs
chauffeurs, "Lolo" impose de prendre sa carte à l’UMP. » Et refuser
complique l’activité. Autre service : « Le jour d’une élection, raconte les
mêmes chauffeurs, on va charger gratuitement les petits vieux pour qu’ils
aillent voter UMP. »
Proposé à la légion d’Honneur
Pendant 50 ans, la couleur politique importait peu à « Lolo
», PS ou UMP, la méthode reste la même. Une place en crèche pour l’un, un HLM
pour l’autre, il distribuait les carottes. La menace de faire baisser
virtuellement le prix des licences (en en accordant des gratuites), la promesse
de sanctions, il brandissait le bâton. Je te tiens, tu me tiens par la
barbichette. « Lolo » et Gaudin s’entendent quand même bien. Ce dernier vient
d’ailleurs de le proposer pour la légion d’Honneur. La chancellerie n’a trouvé
aucune raison pour la lui accorder. Quelle ingratitude !
PHILIPPE PUJOL
Source : http://goo.gl/xZuBb
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