La libéralisation du secteur des véhicules de tourisme avec
chauffeur, début 2010, et la prolifération d'offres innovantes obligent la
profession à se réinventer.
L'embarras du choix. Pour se déplacer, les Parisiens n'ont
jamais eu autant de solutions. Au volant d'Autolib', à l'arrière d'une moto,
sur la banquette d'un véhicule de tourisme avec chauffeur (VTC) ou même calé au
fond d'une carriole tirée par un vélo ou un scooter, il y en a pour tous les
goûts.
Soumis à cette concurrence protéiforme et à une offre qui
prolifère sans arrêt (voir encadré), les taxis parisiens tentent de réagir.
D'abord en luttant contre le reproche récurrent sur lequel surfent leurs
rivaux: la difficulté de trouver un taxi dans la capitale. De nouvelles licences
sont ainsi accordées chaque année par la Préfecture de police, qui estime à
19.500 le nombre de taxis circulant à Paris. «Il n'y en avait que 14.900 en
2008», rappelle Nicolas Rousselet, président de l'Unit (Union nationale des
industries du taxi) et des taxis G7. Signaux lumineux vert (libre) et rouge
(occupé) généralisés d'ici à fin 2013, multiplication des taxis de couleur
noire pour mieux les identifier, la profession souhaite aussi faciliter la vie
des clients potentiels.
Racolage dans les files
Elle n'en demeure pas moins inquiète de la croissance
exponentielle des véhicules de tourisme avec chauffeur, un secteur libéralisé
depuis 2010 et censé fonctionner uniquement sur réservation. «Ils sont estimés
à 30.000 sur Paris par les Boers, la police des taxis. C'est énorme», relève
une source à la Csat (Chambre syndicale des artisans taxi). «Ces petites
entreprises sont très simples à créer et se multiplient avec la crise, poursuit
la même source. Elles fonctionnent sur des niches, par exemple avec des
sociétés de production. Leur concurrence nous dérange quand elle est déloyale,
quand un VTC amène un client à l'aéroport et que, pour ne pas repartir à vide,
il vient racoler dans les files taxis.»
Les effectifs des Boers ont gonflé de 12 à 75 fonctionnaires
en trois ans, mais ils semblent encore insuffisants pour lutter contre les
chauffeurs indélicats. «Je n'ai jamais été contrôlé en cinq ans», confie le
gérant d'une société de transport de personnes à moto. Ces concurrents des taxis
ont longtemps évolué sans cadre légal. Depuis avril 2011, ils sont réglementés
et 86 cartes professionnelles ont été délivrées à Paris. Entre cette date et
novembre dernier, 35 pilotes ont été sanctionnés pour défaut de carte.
«Beaucoup se lancent sans étude de marché et finissent par
être forcés d'aller racoler dans les aéroports ou les gares, ce qui dessert
toute la profession», regrette le gérant. «À Orly, on avait mis en place une
structure de type GIE pour accueillir et orienter les clients vers les sociétés
sérieuses, mais on a été mis dehors, ce qui n'a fait qu'amplifier le problème.»
Compétition «stimulante»
Christian Delomel, le président de la Csat, signale que le
commissariat de Roissy estime entre «200 ou 300» le nombre de véhicules qui n'ont
rien à faire à l'aéroport. «Les VTC et toutes les nouveautés qui arrivent,
c'est bien joli, mais on confie sa vie à des gens dont on ne sait pas toujours
s'ils ont le permis ou s'ils sont assurés», tonne-t-il.
Pour Nicolas Rousselet, cette concurrence a un côté
«stimulant». «Elle pousse à innover. La G7 à ainsi créé les maxi-cabs, équipés
de Wi-Fi, ou les family cabs avec des rehausseurs pour les enfants.» Selon lui,
le principal souci des taxis, c'est la circulation infernale dans Paris. «Il y
a des chantiers partout. Avec les travaux du tramway, on ne peut plus emmener
des clients au Parc des expositions, porte de Versailles.» Sans parler de la
suppression prévue des voies sur berges, qui l'inquiète au plus haut point.
Source : http://goo.gl/SkMmA
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