C'est le type de reportage dont la ville se serait bien passée. Mais la réalité est là. Implacable. Avec le choc de l'impact causé par certaines images tournées en caméra cachée. En cause, une enquête diffusée mercredi soir sur M6 dans le magazine "Zone interdite". Où l'on touche du doigt la réalité de pratiques plus que douteuses ayant cours du côté des taxis stationnés gare Saint-Charles. Pratiques qui ne sont pas une "révélation" au demeurant (voir photo 2 lire La Provence de ce vendredi) mais dont le condensé des arnaques locales fait mal à voir et à entendre. Des exemples ? La prise en charge de deux clients différents par un taxi pour une seule course. Et des tarifs qui fluctuent souvent d'une voiture à l'autre. Avec des commentaires cinglants du genre : "Le prix est à la tête du client. Quand on est étranger, c'est encore plus cher." Petits arrangements L'enquête met au jour les arrangements entre hôtels et chauffeurs à qui l'on procure du travail moyennant rétribution. Et braque ses projecteurs sur Charles Gilardenghi, personnalité influente dans la profession en même temps que chargé de mission à la Ville où il a son bureau et ses entrées. Malgré plusieurs sollicitations, ce dernier observait hier un silence radio. Dans un communiqué très prudent dans sa forme, la municipalité dénonce "une image tronquée de la profession". Et redore le prestige de l'homme mis en cause en estimant que "ses interventions ont permis à plusieurs reprises d'éviter de graves conflits". Pour sa part, Jean Agius, président de l'association Taxis radio Marseille, que l'on voit apparaître à l'image pour dénoncer l'entente avec les hôtels de la société concurrente (Tupp), se méfie des amalgames et des raccourcis faciles. "Je ne veux pas donner l'impression de taper sur la concurrence, explique-t-il. La situation qui est évoquée dans le reportage concerne une poignée de taxis à Marseille qui ne travaille pas correctement. Ce qui manque à notre profession, c'est d'être fédérée, que l'on avance tous ensemble ". Le maire PS du 1er secteur, Patrick Mennucci, a saisi le procureur de la République sur cette affaire. Dans une lettre qu'il lui a adressée hier, il lui demande de "vérifier la réalité des nombreux délits qui sont révélés dans ce reportage". L'élu a également contacté le maire en tant qu'autorité administrative des taxis marseillais. Il lui demande la tenue d'élections professionnelles pour désigner les représentants de la profession. "Le groupe socialiste avait formulé une demande en ce sens en 2008, elle est restée sans réponse", insiste Patrick Mennucci. Une réunion avec les directeurs d'hôtels paraît tout autant souhaitable. Histoire de pouvoir remettre les compteurs à zéro.
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