La start-up durcit les conditions d’affiliation à son service pour les chauffeurs amateurs. Les pouvoirs publics ont procédé lundi à une perquisition au siège parisien d’Uber France.
Faut-il y voir un rapport de cause à effet ? Alors que l’épreuve de force entre Uber et les pouvoirs publics se durcit sur le devenir d’UberPop, la start-up américaine a signifié discrètement depuis plusieurs semaines aux chauffeurs amateurs qui utilisent son application pour convoyer des clients au volant de leur véhicule personnel, que les conditions pour être « partenaire » allaient être durcies.
Mi-février, l’entreprise a en effet informé par courriel les chauffeurs concernés qu’ils devaient, d’ici le 21 mars, « créer une structure juridique » (c’est-à-dire concrètement s’inscrire comme autoentrepreneur) et prendre une assurance en responsabilité civile professionnelle. Ils doivent également produire une attestation d’aptitude physique délivrée par un médecin agréé par la préfecture.
Il leur faut suivre, enfin, « une formation complémentaire (suivie d’un test) approfondie ». Si les chauffeurs ne transmettent pas les documents correspondants dans les temps, ils ne pourront plus utiliser l’application. Uber met donc un terme aux conditions jusqu’ici assez basiques d’accès à UberPop, qui étaient son principal atout pour recruter des chauffeurs, et normalise son service.
« Garde-fous »
La société se défend toutefois de tout virage : « Nous avons dès le début mis des garde-fous, en demandant notamment à nos conducteurs un casier judiciaire vierge. Les nouvelles demandes visent à créer les conditions pour que le service soit fiable et durable. Elles vont permettre de rassurer sur ce point aussi bien les chauffeurs et leurs clients, que les services de l’Etat ».
Sur ce dernier point, l’initiative tombe à pic. Les pouvoirs publics, qui harcèlent les chauffeurs UberPop depuis le début de l’année dans le cadre d’opérations très médiatisées, ont accru la pression en début de semaine en procédant lundi à une perquisition dans les locaux d’Uber. Celle-ci va nourrir l’enquête ouverte par le parquet de Paris en novembre dernier contre UberPop. Plusieurs centaines de téléphone portables auraient été saisis au passage, sans doute plus pour marquer les esprits que pour alimenter la procédure.
À noter :
La Cour régionale de Francfort a prononcé mercredi l’interdiction d’UberPop sur l’ensemble du territoire allemand. Uber a décidé de faire appel.
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