Quatre personnes ont
été entendues mardi par la brigade du travail dissimulé.
Il n’y avait finalement qu’une règle : ne rien faire dans
les règles. Plus la police avance dans l’opération nettoyage des taxis
marseillais (lire ci-dessous) principalement dans la gestion de la régie Tupp,
plus les enquêteurs découvrent des entourloupes.
Mardi 3 janvier, la brigade du travail dissimulé de la
Sûreté départementale de Marseille a auditionné quatre personnes. Tous
bénéficiaient d’avantages financés par l’association Tupp ou de syndicats de
taxis. Notamment des forfaits illimités pour leurs téléphones portables et ce «
depuis l’existence des téléphones portables », précise un policier.
Parmi les quatre hommes, Louis Gilardenghi, fils de Charles
dit « Lolo », le patron du syndicat des taxis Tupp, longtemps grand chef de
l’intersyndicale des taxis du département (il a démissionné le 17 novembre,
lire notre édition du 18) et le Monsieur Taxi à l’hôtel de ville. De multiples
casquettes désormais de plomb tant elles pèsent sur la tête du vieil homme dont
le retour en garde à vue est imminent. Un malaise avait interrompu celle du 14
décembre dernier, « mais, cette fois, il ne devrait pas oublier de prendre ses
médicaments », sourit un policier. L’audition, le même jour, de sa secrétaire
n’avait que confirmé et précisé les suspicions des enquêteurs.
Recommandations
Une pépite d’abord. Pour être le presque éternel patron de
l’intersyndicale des taxis du département, « Lolo » semble avoir eu une idée
aussi simple que géniale : créer des syndicats fictifs sans adhérents, ou
plutôt sans carte d’adhésion, et dont les présidents et secrétaires n’étaient
que des hommes de paille rétribués pour la cause. Ceux entendus hier entre
autres. Le syndicat marseillais des artisans taxis pour n’en citer qu’un.
Ainsi « Lolo », empereur des taxis du département,
justifiait pleinement auprès de Jean-Claude Gaudin son rôle de chargé de
mission pour la municipalité de Marseille. « Ensuite, résume un enquêteur, avec
son poste à la mairie, il avait accès à des informations sur les nouveaux
détenteurs de licences taxis à qui il envoyait à leurs adresses personnelles
des recommandations pour être bien vu. » Comme, par exemple, adhérer à la régie
Tupp, à son syndicat tout en prenant comme expert-comptable Jean-Claude Keller.
Lui, a été mis en examen le 3 mai dernier. « Il était le seul à finalement
avoir réellement un bureau officieux dans les locaux des Tupp à Plombières »,
glisse un policier.
Un personnage central qui assurait par exemple la gestion de
tous les adhérents du syndicat indépendant des artisans taxis dont le patron
n’était autre que le responsable commercial des Tupp, Dominique Albertini. Lui
et l’ancien patron des Tupp, Paul Buresi, n’ont pas encore été entendus par la
police qui passe au peigne fin leur patrimoine. Grandes propriétés, bateaux,
chevaux, bagnoles, il semble que le « savoir-faire commercial », qu’invoquait
Dominique Albertini dans nos colonnes le 15 décembre dernier, était
particulièrement au point. Il semble que la justice en a une toute autre
lecture.
Source : http://goo.gl/nZQ95
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