mardi 10 août 2010

Taxis marseillais : le bilan de la répression des fraudes


Faut-il désespérer de Marseille et de sa mauvaise réputation? Pour recueillir un avis aussi objectif que compétent, nous avons contacté hier les services de la Répression des fraudes, nouvellement rebaptisée Direction départementale de la protection des populations. Leur avis est contrasté quand on les interroge sur les pratiques des taxis marseillais: "Oui, il y a toujours un point noir connu, à la gare Saint-Charles (1er ) et nous faisons un effort particulier pour remédier à la situation avec d'autres services, comme la Ville de Marseille et la police" , analyse Bertrand Jehanno, chef du service des activités tertiaires et régulation.

Montrées du doigt par une enquête deLa Provence du 12 mars 2009 et par M6 mercredi soir, certaines méthodes anticoncurrentielles ont été recensées. Parmi elles, le recours à des arrangements entre hôteliers et chauffeurs à qui l'on procure du travail moyennant rétribution. Une technique qui, pour la Répression des fraudes, "n'est pas considérée comme une fraude",qui "n'est pas interdite en soi, sauf si elle produit des effets anticoncurrentiels". "Une question de seuils" Tout est évidemment "question de seuils",précise Bertrand Jehanno.

On comprend en effet qu'un tel procédé, pratiqué à la chaîne, puisse avoir des conséquences désastreuses, d'autant qu'un taxi est en principe lié à une autorisation de stationnement. Celui qui irait, de façon permanente, chercher ses clients sur le lieu d'un hôtel fausserait évidemment le principe qui veut qu'il soit rattaché à un site de travail identifié, comme la gare Saint-Charles par exemple.

La Répression des fraudes confirme l'existence de "conventions" entre sociétés ou commerçants et taxis, mais "cela n'existe pas qu'à Marseille". Le plus regrettable tient à l'opacité des accords, qui sera répercutée sur le montant de la course au préjudice du client et... du fisc. Pour autant, la Répression des fraudes continue de pointer des pratiques qui font peu honneur à la profession, mais qui "sont le fait d'une minorité", comme "le tri de course"ou "le refus de course" quand la distance à parcourir n'est pas assez rémunératrice, la mise en marche anticipée du compteur ou encore l'application du tarif de nuit à une course de jour, ce qui fait grimper la note de près de 30%.

Toutes ces infractions donnent lieu à une "transaction pénale",avec des sommes à payer qui peuvent aller de 500 à 1500€. Si le taxi refuse de les acquitter, c'est le parquet qui décide de la suite à donner. On compte environ 1400 taxis dans le département, dont 1200 à Marseille.

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