Deux semaines après un «ultimatum», les taxis ont indiqué ce mardi leur intention d'attaquer l'État pour «complicité d'organisation de travail illégal», estimant insuffisante son action contre le service Uber Pop, qui met en relation des particuliers et des conducteurs non-professionnels.
Le 9 avril, quatorze syndicats et fédérations patronales de taxis avaient lancé un ultimatum au gouvernement de Manuel Valls pour qu'il mette fin au «travail dissimulé» que représente selon eux le service Uber Pop de l'entreprise américaine Uber en France.
Or, les réponses du Premier ministre, qui a vanté la mise en place de «mesures judiciaires adéquates» et les «350 procédures en cours» contre «les chauffeurs clandestins», selon les organisations professionnelles, n'ont pas satisfait ces dernières.
Uber déjà condamné à 100.000 euros d'amende
En conséquence, elles annoncent dans un communiqué commun le lancement prochain d'une «procédure contre l'Urssaf, la Direccte (l'administration du Travail, ndlr) et les services fiscaux pour complicité d'organisation de travail illégal».
Uber Pop est proposé par Uber sur son application pour téléphone mobile. Il met en relation des particuliers et des conducteurs non-professionnels, une activité visée par la loi Thévenoud du 1er octobre 2014, qui a renforcé les sanctions mais n'est pas encore applicable.
La société de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) Uber a déjà été condamnée en correctionnelle à 100.000 euros d'amende. Cependant, elle a fait appel et continue à proposer son application mobile.
«Ce qu'on veut c'est que ça s'arrête»
Le 31 mars, la cour d'appel de Paris a reporté sa décision concernant Uber Pop, sans prononcer de mesure d'interdiction à titre conservatoire. Uber a en outre obtenu récemment la transmission de questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) au Conseil constitutionnel, ce qui retarde la procédure à son encontre.
Pour Karim Asnoun (CGT), les professionnels en ont «ras-le-bol de voir les textes de loi non appliqués» pendant qu'«Uber joue la montre». Ainsi, «on réfléchit à une procédure collective pour attaquer carrément l'État», car «il ne fait pas son travail à nos yeux», affirme-t-il.
L'État peut «faire 350, 500 ou 600 procédures (contre les conducteurs utilisant Uber Pop, ndlr), ce qu'on veut c'est que ça s'arrête» et que l'exécutif «sonne au Conseil constitutionnel et qu'il lui dise qu'il y a quand même urgence», indique-t-il.
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