jeudi 14 octobre 2010

Les chauffeurs de taxi voient rouge


Les chauffeurs de taxis ne décolèrent pas contre les aménagements de leur nouvelle voie réservée à la gare. Manque de visibilité et route trop étroite, ils dénoncent un manque de concertation.

RÉAGIR tout de suite pour éviter la galère. Une vingtaine de chauffeurs de taxi dénoncent le manque de visibilité de la voie qui leur sera réservée à la gare dans le cadre des travaux du pôle multimodal où devront cohabiter piétons, bus, vélos et taxis.
A la sortie de cette voie, déjà construite, une cabine téléphonique ainsi qu'un panneau publicitaire en enfilade ont été installés en plein milieu du champ de vision des chauffeurs qui chercheraient à s'insérer sur la chaussée centrale où circulent dans les deux sens des bus.
Le passage par ce carrefour, peu sécurisé, est incontournable pour les taxis qui souhaiteraient quitter les lieux, puisqu'aucun demi-tour n'est possible sur leur voie réservée, en sens unique.

Une voie trop étroite

D'où la colère des vingt-trois professionnels fréquentant la gare : « Et quand les bus seront garés sur les deux côtés, ce sera pire. On ne verra rien. Il y avait de la place partout, mais ils sont allés nous les mettre là. Voilà la belle idée. On va se faire couper la gueule en deux par un bus […] On paie 300 euros pour avoir le droit de stationner, et voilà ce qu'on nous fait », s'énerve Antonio Massaro, chauffeur depuis 28 ans dans la cité de Gonzague.
Les chauffeurs de taxi, pour l'heure stationnés devant le parvis et empruntant la voie réservée aux bus en attendant la fin des travaux prévue entre les 25 et 29 octobre, ne décolèrent pas : « On n'était pas informé de ça. On a vu le socle de la cabine arriver il y a quinze jours-trois semaines. On leur a dit de ne pas l'implanter là. Mais ils s'en fichent », proteste M. Bernard, chauffeur. « Je ne suis pas là pour déclarer la guerre à la municipalité. Je veux travailler dans de bonnes conditions. Et là on s'aperçoit qu'on va galérer. »
Sur ce point, Sylvain Dalla-Rosa, adjoint (PCF) en charge du stationnement au sein de la municipalité carolo, se veut prudent : « Elle est déjà câblée. Elle est transparente et ne semble pas gêner. Il n'y a quand même pas un grand trafic si ce n'est les bus. »
Autre sujet d'inquiétude, la largeur de la fameuse voie située près de la rue de la Gravière, qui leur servira de parc de stationnement et voie de circulation.
« Elle fait 4,5 m. On peut stationner sur le côté mais on ne peut pas démarrer sans aller sur le trottoir d'en face. Elle est trop étroite. Et encore, on a déjà bataillé pour la faire élargir d'un mètre, parce que dans leur esprit, on ne fait qu'une file indienne. On stationne tous et on part tous à la même heure », lance, cynique, M. Bernard.

Réunion mardi


Ce qui fait réagir cet autre professionnel de la route : « C'est pas grave. Quand ils verront que leur trottoir sera esquinté parce qu'on roule dessus, ils nous mettront des plots. C'est sûr. »
Sur ce point, l'élu assure qu'il existe « peut-être des solutions techniques ». Il organisera d'ailleurs une réunion de concertation et de travail sur place mardi prochain en présence des chauffeurs et des responsables techniques de l'agglo, en charge du projet global.
De quoi ravir les chauffeurs, puisqu'à l'origine de leur ressentiment, il y a l'impression de ne pas être entendus par les responsables : « Ils s'en fichent complètement. On leur a répété les problèmes avant que les travaux commencent […] On a eu une réunion le 21 janvier 2009. Là, on nous a dit qu'on n'aurait que douze places alors qu'on en demandait quinze. »
Mais déjà Antonio Massaro menace : « Nous, de toute façon, si on nous dit d'aller sur la voie, on restera devant le parvis ».

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