Les taxis protestent contre la concurrence déloyale de certains véhicules.
Un attroupement de taxis se forme sur le parking de la halle d'Iraty, à Biarritz. En ce mardi matin, ils sont plus de 40 à se rallier au mouvement de grève, lancé dans le Sud-Est et plus exactement concentré à Avignon. Dans la ligne de mire des professionnels du secteur : l'implantation de la société Easy Take qui braderait ses prix et deviendrait une concurrente redoutable.
En cause, l'article 4 de la loi du 22 juillet 2009 qui libéralise le régime des voitures de grande remise. Et si les taxis du Pays basque se mobilisent contre, c'est bien parce qu'ils pensent un jour être touchés par les conséquences de ce qu'ils jugent comme une « déréglementation de leur profession ».
« Avec cette loi, les véhicules de tourisme avec chauffeur peuvent exercer la même activité que nous, mais sans les contraintes, plante d'emblée Gérard Gomez, président de la Chambre syndicale des taxis Béarn Pays basque, affiliée à la Fédération nationale des artisans du taxi. Pourtant, suite au rapport Attali de 2008, le gouvernement s'était engagé à ce que la concurrence ne soit pas déloyale entre les transporteurs. Aujourd'hui, il ne tient pas ses engagements », déclare-t-il, empreint d'amertume.
Un risque d'être concernéPour le responsable syndical, le Pays basque reste relativement épargné. « Mais on risque d'être très rapidement concerné par ce problème, assure-t-il, plus alarmiste. Déjà, parce que la société en question compte se développer et pourrait bien arriver jusqu'ici. Sans cela, il est possible qu'elle fasse des émules par chez nous », anticipe-t-il.
Une inquiétude partagée par les professionnels du Pays basque, solidaires du mouvement. Pour Alain, taxi à Anglet depuis 12 ans, « à part Label Vie qui fait les sorties des discothèques, pour l'instant, ça va », avoue-t-il. « Mais si demain, des voitures low-cost arrivent et nous piquent nos clients sous le nez, on sera pénalisé car nous, on ne peut pas charger n'importe où. Et eux travailleront où ils veulent », conclut le cinquantenaire, déterminé à se mobiliser pour que ses prévisions ne se réalisent pas. Thierry, taxi à Biarritz depuis 3 ans, quant à lui, s'insurge : « Que le gouvernement souhaite faire évoluer les services de taxi, je suis d'accord. Mais pourquoi ne s'adresse-t-il pas à nous, alors ? », s'interroge-t-il.
Et certains transporteurs disent déjà ressentir, au quotidien, l'impact de cette loi. Un taxi de Saint-Palais, qui a souhaité rester anonyme, accuse les voitures sans permis et le minibus de la commune dans laquelle il travaille de le concurrencer.
Une protestation visibleSeul moyen pour les taxis de se faire entendre : investir les rues. Ou plutôt les routes. Au départ d'Iraty, le cortège de 40 voitures s'est lancé dans une « opération escargot » qui a duré plus de 30 minutes. Warnings enclenchés et klaxon enfoncés, les taxis se sont rendus à la Sous-préfecture de Bayonne pour porter leurs doléances. Les professionnels réclament la refonte complète de l'article de loi controversé.
« Le secrétaire général Bernard Cremon s'est engagé à transmettre notre motion au Sous-préfet ainsi qu'aux autorités compétentes, se satisfait Gérard Gomez. Sa porte reste ouverte à l'avenir si nous en avons besoin, même si les décisions ne sont pas de son ressort », poursuit-il. Les véhicules, stationnés devant la sous-préfecture pendant les 15 minutes d'entretien, se sont dispersés aux alentours de midi.
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