dimanche 27 février 2011

Peut-on toujours contenter les taxis parisiens ?

Lundi 21 février le Syndicat de défense des conducteurs du taxi parisien (SDCTP) a manifesté devant l’Hôtel de Ville de Paris.
Sans gêner pour autant la circulation, une vingtaine de taxis ont stationné le long de la place de la mairie pour manifester leurs inquiétudes. Ils avaient collé affiches et slogans sur leurs vitres :
- « Non à la concurrence déloyale contre le taxi parisien »,
- « Le maire veut étrangler Paris »
- et « Delanoë, le taxi veut vivre ».

Les délégués du SDCTP ont déposé une lettre adressée au maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë : « Les voies sur berge sont un lieu de transit dans Paris. Quand elles sont fermées en août, c’est la pagaille au-dessus, alors que la plupart des Parisiens sont en vacances. Alors aux heures de pointe... »
Une entrevue avec les services de la Ville eut même lieu, à l’issue de laquelle les délégués SDCTP se déclaraient relativement satisfaits : « Nous attendons la réponse écrite qu’on nous a promise… »
Pour la mairie les discussions avec les taxis sont considérées comme« permanentes ». Ainsi avaient-ils déjà été reçus les 29 novembre 2010 et 5 janvier 2011.
Selon la mairie, pourtant, les études faites par les services de la Ville, et qui plus est validées par les services de l’État, ne montrent qu’une augmentation de temps de trajet tout au plus de 6 à 7mn pour l’ensemble de la traversée de Paris aux heures de pointe. Ce dont doutent malgré tout fortement les chauffeurs de taxi parisien…
Leur autre gros souci est aussi qu’en septembre 2011, le service Autolib’ aura été mis en place. 3 000 voitures électriques seront alors en libre-service à Paris et dans quelque 50 communes environnantes. Ainsi, pour de nombreux chauffeurs de taxis parisiens, il s’agirait là d’une concurrence déloyale caractérisée. Pensez donc : « Un trajet pour Roissy-Charles-de-Gaulle coûtera 7€ avec Autolib’ et 40€ en taxi. Que choisiriez-vous ? Comment rivaliser ? » disent les taxis parisiens.
Parfois le corporatisme et la demi mauvaise foi affleurent : les usagers d’Autolib’, ne connaissant pas Paris, causeront évidemment accidents et embouteillages...
Les taxis redoutent même, et ça les énerverait un peu, que les stations Autolib’ empiètent sur les emplacements de leurs stations, déjà trop peu nombreuses à leur goût. « Ce fut déjà le cas pour certaines de nos stations avec Vélib »’est-il dit dans la lettre au maire, dont les services répondent : « Faux. Nous avons pris l’engagement qu’aucune station de taxi ne sera remplacée par une station d’Autolib’ ».
Ainsi le SDCTP, dans l’expression de ces inquiétudes nées des projets d’aménagement de la Ville, rejoint-il la chambre syndicale des artisans du taxi parisien et l’union nationale des industriels du taxi, qui avaient protesté dès fin janvier 2010 contre l’arrivée d’Autolib’.
André Balbo
sources : Le Parisien, SDCTP, Ville de Paris

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