samedi 3 juillet 2010

Chauffeur de taxi braqué : un an ferme pour deux femmes

Pour partir dans le Midi, un mineur et deux femmes avaient agressé, en août 2009, un chauffeur de taxi stéphanois en pleine nuit dans un coin désert du Bessy, près de Saint-Etienne.

Cheveux courts, petite taille, un visage poupin, on dirait un pré-ado chez le juge pour enfants. En fait, c'est une jeune fille de presque 20 ans et elle est dans le box des prévenus en correctionnelle. Elle comparait détenue depuis cette double affaire. La justice lui reproche d'avoir, le 5 août 2009, commis un vol aggravé quartier de la Terrasse à Saint-Etienne, en dérobant à un handicapé, avec violences, son sac et une chaîne en or. Faits commis avec un mineur, porteur, pour l'occasion, d'un pistolet.

Le second dossier date du 7 août. Vers deux heures du matin, un chauffeur de taxi stéphanois prend à son bord trois personnes dont l'une, à l'avant, encapuchonnée. Direction Le Bessy. C'est une fois arrivé dans ce secteur désert que l'homme comprend le traquenard. Là aussi il y a deux armes (on ne saura que plus tard qu'elles sont factices). Stoppé en pleine nature, il est frappé à coup de crosse ; il tente alors une fuite à toute allure sur la petite route. La femme lui intime l'ordre de s'arrêter « sinon je te tire une balle dans la tête »...

Arrivé dans un cul-de-sac, il s'enfuit à pied, avec sa sacoche, chute. Il est frappé à coups de pied, de poing, des coups attribués au mineur qui sera jugé prochainement. Encore me-nacé, il préfère se rendre. Il est dépouillé de sa recette (400 euros), de ses papiers et de sa voiture. On reproche ce second épisode à la jeune femme, Alison Nicolas, et à sa demi-sœur, Françoise Decroix, 31 ans et au fameux mineur une nouvelle fois dans le coup.

Hier à la barre, on a d'abord mesuré l'angoisse du chauffeur de taxi, toujours présente. On a appris que ces deux agressions avaient pour objet de trouver de l'argent pour rejoindre Toulon où se trouvait la famille en vacances. Du côté des prévenus, Alison a assumé sa participation mais nié avoir porté un coup. « Elle a été dépassée par une action collective » a dit Me Pibarot. Sa co-prévenue a affirmé qu'elle ne savait rien au départ des intentions des deux jeunes gens.

Son avocat Me Cizeron s'est attaché à évoquer un « contexte familial » sa cliente essayant tant bien que mal de prendre en charge deux ados attardés ayant poussé comme des herbes folles. « Ce sont deux faits très graves motivés par la volonté de trouver de l'argent pour les vacances. Le semi-échec de la première justifiera la seconde » a dit Mme Jamain procureur, avant de requérir 30 mois ferme. Le tribunal sera bien en deçà des réquisitions condamnant les deux femmes à 18 mois de prison dont 6 avec sursis.

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