dimanche 15 janvier 2012

CHAUFFEUR SANS PERMIS


La police vient de constater que le petit fils que « Lolo » Gilardenghi a placé comme chauffeur d’élus n’a même pas le petit papier rose.

« Lolo », Charles de son nom de baptême, le récent empereur déchu des taxis marseillais, ferait presque de Pagnol un Titi parisien. La magouille par la gouaille.
Les enquêteurs de la Sûreté départementale qui dissèquent depuis un an l’œuvre du bonhomme ont dégoté une nouvelle perle : Julien Gilardenghi, le petit fils que « Lolo » a placé comme chauffeur d’élus à la Mairie de Marseille, n’a même pas le permis de conduire. Pourtant, même sans le petit papier rose, le contractuel Juju conduisait encore ces jours-ci des voitures au macaron bleu et blanc. Quand « Lolo » enquille, les formalités administratives sont superflues. Et il est probable que Jean-Claude Gaudin découvre cette « anomalie » en lisant ces lignes.

L’allégorie du clientélisme marseillais
« Lolo » est l’allégorie du clientélisme marseillais. Depuis plus d’un demi-siècle, il construit son hégémonie dans le monde des taxis et au-delà. Son fiston, Louis, celui qui a été entendu en début de semaine par la police, est rentré à la Mairie en 1979, sous Defferre. « On ne sait pas vraiment ce qu’il fait, glisse-t-on à l’hôtel de ville, il est affecté aux Sports. »
Pas un maire donc qui n’ai pas eu « Lolo » dans les pattes depuis 50 ans. On ferme les yeux, sinon, c’est la grève et la ville est bloquée. C’est que « Lolo » et ses syndicats fictifs restaient l’éternel patron de l’intersyndicale des taxis du département. Leur grand maître.
Pour autant, et même si la police exclut toute implication de la Mairie dans les magouilles de « Lolo », quelques petits arrangements étaient possibles. « Quand on obtient la licence taxi, expliquent plusieurs chauffeurs, "Lolo" impose de prendre sa carte à l’UMP. » Et refuser complique l’activité. Autre service : « Le jour d’une élection, raconte les mêmes chauffeurs, on va charger gratuitement les petits vieux pour qu’ils aillent voter UMP. »


Proposé à la légion d’Honneur
Pendant 50 ans, la couleur politique importait peu à « Lolo », PS ou UMP, la méthode reste la même. Une place en crèche pour l’un, un HLM pour l’autre, il distribuait les carottes. La menace de faire baisser virtuellement le prix des licences (en en accordant des gratuites), la promesse de sanctions, il brandissait le bâton. Je te tiens, tu me tiens par la barbichette. « Lolo » et Gaudin s’entendent quand même bien. Ce dernier vient d’ailleurs de le proposer pour la légion d’Honneur. La chancellerie n’a trouvé aucune raison pour la lui accorder. Quelle ingratitude !


PHILIPPE PUJOL
Source : http://goo.gl/xZuBb

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