samedi 10 décembre 2011

Les taxis excédés par la concurrence


Transports Un syndicat appelle à un mouvement de protestation demain à Paris

Véhicules de tourisme avec chauffeurs, navettes pour les aéroports et maintenant Autolib'. Petit à petit, les taxis voient leur marché envahi par de nouveaux types de services. C'est l'une des raisons pour lesquelles la Fédération nationale du taxi (FNDT) appelle à un rassemblement demain, sur le Champ-de-Mars (7e).

Chiffre d'affaires en baisse
« Cette concurrence déloyale n'est pas maîtrisée, s'indigne Didier Hogrel, président de la FNDT. Depuis la loi de 2010 créant les voitures de tourisme avec chauffeur, plus de mille véhicules de ce genre circulent dans la région. Cela a un impact direct sur notre chiffre d'affaires. » « Ces véhicules ne jouent vraiment pas le jeu, confirme Tewik Rahal, chauffeur de taxi parisien. Normalement, ils ne devraient fonctionner que sur réservation, mais on en voit prendre des clients à la volée, ce qui est interdit. Entre ça et les taxis clandestins, depuis quelque temps, je dois travailler beaucoup plus longtemps pour gagner autant. » Abdelaziz, taxi indépendant, a lui aussi constaté une baisse de ses revenus, « entre 20 et 30 % ». Mais pour lui, la concurrence ne vient pas forcément de là où on le croit. « C'est surtout Vélib' qui nous a fait du mal : les gens le prennent pour aller travailler et évitent ainsi les bouchons. Autolib', ça va, ils n'ont pas le droit de rouler sur la voie de bus et cela reste assez cher. »
Du côté des transporteurs de personnes, on estime que ce mouvement n'est pas vraiment justifié. « On est au XXIe siècle, les marchés s'ouvrent, il faut dépasser ces monopoles version ancien régime, lance Aziz Senni, fondateur d'une société de taxis collectifs et porte-parole du syndicat de transport libre Première Ligne. Si les taxis perdent des parts de marché, c'est peut-être parce qu'ils sont trop chers. Il faut qu'ils comprennent que l'esprit low-cost arrive en France. Et puis il y a peu de taxis à Paris par rapport à d'autres grandes métropoles, il y a de la place pour d'autres types de transporteurs. »

 Hélène Colau

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