vendredi 11 novembre 2011

Une nouvelle tête parmi les onze taxis de la ville


Liée à l'autorisation de stationnement délivrée par la Ville, une licence a changé de propriétaire. Voici dans quelles conditions avec Jannick Roy, le dernier arrivé sur la place.

Le métier n'est pas à bout de course(s). La preuve, Jannick Roy, 45 ans, vient de l'embrasser. Ce Saintais rejoint la corporation des chauffeurs de taxis, repérée par ses véhicules spécifiques, mais pour le moins méconnue.

Sur Saintes, il existe onze taxis bénéficiant, chacun, d'une autorisation de stationnement délivrée par la Ville. Dans la profession, on parle aussi de licence. Licence cédée par un chauffeur partant à la retraite, ou réorientant sa carrière, à un acquéreur potentiel ayant passé, au préalable, un certificat d'aptitude et obtenu une carte professionnelle délivrée par la préfecture.

Cette cession donne lieu à une transaction dont le prix est basé, aussi, sur la clientèle potentielle et les courses attachées à la licence mise en vente.

Feu vert d'une commission
Au-delà de cette vente privée entre professionnels, une commission municipale composée d'élus, de chauffeurs de taxis et de représentants des usagers valide le choix du nouvel exploitant. Pour garantir la transparence du marché, le montant des transactions successives figure sur un registre tenu à la disposition du public à la mairie (1).

C'est ainsi que Jannick Roy a franchi toutes les étapes - la formation auprès du Centre national de formation des taxis n'étant pas la moindre (coût : 2 500 €) - avant de se lancer au volant de son taxi. Le nouveau venu a repris à son compte l'une des deux autorisations de stationnement dont bénéficiait, jusque-là, Romuald Brisy. Ce dernier continue son activité avec une seule licence.

Une vocation tardive
Jannick Roy a choisi d'être taxi indépendant comme quatre autres professionnels saintais (2). Les six autres chauffeurs de taxis de la ville travaillent au sein du groupement Abbaye Taxis, constitué en 1983 et joignable, par les clients, sur un numéro de téléphone unique.

Chauffeur de taxi constitue une vocation tardive pour Jannick Roy. Après vingt ans passés au service informatique de la Coop Atlantique, dont il était le responsable, il a décidé de changer de cap. « Je souhaitais travailler à mon compte. Mon beau-frère étant devenu taxi et son expérience s'avérant concluante, j'ai décidé de suivre sa voie », confie-t-il.

Libéré de ses obligations professionnelles antérieures, Jannick Roy s'inscrit à l'examen de taxi professionnel à La Rochelle et obtient le précieux certificat au mois de mai. Il se porte candidat sur une licence située à Rochefort, mais il n'est pas retenu. Se présente, ensuite, une opportunité sur Saintes, avec la cession d'une des deux licences de Romuald Brisy.

Une petite entreprise
Entre l'acquisition de cette licence et celle d'un véhicule de neuf places, Jannick Roy doit réaliser un véritable investissement. À la tête de sa petite entreprise, il monte donc un dossier complet, avec étude de marché à la clef, pour convaincre les établissements bancaires de le suivre.

Aujourd'hui, tous les obstacles sont levés. Le nouveau taxi prend place au milieu des autres professionnels dont le nombre n'a pas varié depuis des décennies sur la ville de Saintes.

Comme ses collègues, Jannick Roy devra s'acquitter de la taxe annuelle d'emplacement perçue par la Ville : 207,47 € en 2011. Comme eux, le nouveau chauffeur de taxi attend ses clients, entre deux courses, à la station de taxis de la gare SNCF. Station qui devrait être dupliquée sur le cours National ; y existe, déjà, un emplacement de stationnement réservé aux taxis ; n'y manque plus qu'une signalétique et une plaque avec les numéros de téléphone, pour rendre service à d'autres clients potentiels. Allô, taxi ?

(1) Sur le site web de la Ville de Saintes, à la rubrique « taxis », le montant de la « dernière transaction sur Saintes » apparaît à 75 000 euros. Il s'agit, en fait, de l'avant-dernière, Romual Brisy ayant négocié sa deuxième licence à Jannick Roy à un tarif supérieur (+ 25 %).

(2) L'un de ces indépendants exploite deux licences et deux taxis.

Source : http://goo.gl/D18iQ

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