dimanche 6 mars 2011

Le « Taxi à la carte » s'étend


REVIN (Ardennes) Bonne nouvelle : les personnes âgées souhaitant aller consulter des spécialistes revinois peuvent désormais prétendre à l'aide à la mobilité, allouée  par la com'com.

À la campagne, la vie sans voiture peut vite tourner au casse-tête. Surtout que les transports en commun n'y sont généralement pas légion.
La Pointe n'est évidemment pas épargnée par le phénomène. Reste qu'ici, les personnes âgées ne sont pas trop à plaindre. Car face au risque d'immobilisme aigu qui les guette, ces derniers peuvent compter sur un « remède » de plus en plus efficace : le fameux « Taxi à la carte », proposé par la communauté de communes*.
Initié en 2008, ce service permet aux plus de 65 ans n'ayant pas de permis et/ou de véhicule de pouvoir se déplacer librement en taxi**. Et ce, pour seulement trois euros la course***, le reste de la facture étant pris en charge par la collectivité.
Au départ, le dispositif se cantonnait uniquement aux voyages intra-muros, c'est-à-dire ceux effectués à l'intérieur même du territoire d'Ardenne Rives de Meuse. Puis fin 2009, il a ensuite été étendu aux déplacements à Beauraing et Dinant.

Et aujourd'hui, le « Taxi à la carte » voit encore plus loin. Les transports à Revin s'apprêtent en effet à être aussi pris en charge. « Il faut dire que depuis Fumay ou Haybes, il est beaucoup plus court d'aller à Revin qu'à Dinant pour se faire soigner, se justifie le premier président de la com'com, Marcel Vigneron. D'autant qu'il y a quand même là-bas un gynécologue, un pédiatre, un otorhinolaryngologiste, un gastro-entérologue et un anesthésiste qui consultent. » La nécessité était donc réelle. Surtout quand on sait qu'un utilisateur du service sur 5 réside à Haybes ou Fumay…
Reste, toutefois, que l'extension du périmètre ne sera pas sans fin. Hors de question, par exemple, de pousser jusqu'à Charleville. « Il faut quand même que les choses soient cadrées, précise Marcel Vigneron. Sinon, on ne s'en sortira plus, et bientôt, on nous demandera d'aller jusqu'à Reims, voire même Paris ! »

Un avenir incertain

Statistiquement, on constate que la plupart des 380 inscrits utilisent l'aide à la mobilité pour des raisons médicales. Mais tous les types de déplacement sont autorisés : « Ça marche que l'on aille se recueillir au cimetière, voir des amis ou faire des courses », rappelle le vice-président.
D'ailleurs, derrière les transports aux centres hospitaliers (que ce soit à Dinant ou Fumay) et les visites à la MAPAD de Givet, les sorties au centre commercial Rives d'Europe suivent de près.
Il faut dire qu'au fil du temps, le service est peu à peu entré dans les mœurs. « Des personnes habitant des petites communes telles que Foisches ou Charnois l'utilisent de plus en plus », se satisfait Marcel Vigneron. Bref, après des débuts difficiles (le temps de se faire connaître et de régler les modalités de remboursement, que certains jugeaient « trop lentes »), le Taxi à la carte semble avoir réussi à trouver son rythme de croisière.
Pour de bon ? Rien n'est moins sûr, cependant : l'éventuelle extension du périmètre communautaire étant susceptible, à terme, de sensiblement modifier la donne.
Aurélien AVIGLIANO
* L'an dernier, ce service a coûté 28.000 euros à la com'com.
** Le dispositif fonctionne avec les six artisans taxis du secteur.


*** Sous réserve, toutefois, que les utilisateurs ne bénéficient pas dans le même temps d'un bon de transport financé par la Sécurité sociale.

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