dimanche 13 février 2011

50 Kangoo face au monopole des taxis

Un siècle après l’épopée des taxis de la Marne, un nouveau front s’ouvre sur le macadam. Unique en son genre, Easy Take (75 salariés) s’attaque au monopole des taxis. Ses 30 et bientôt 50 Kangoo aux couleurs acidulées et emballées de films publicitaires, feront, après Avignon, leurs premiers tours de roues dans quelques jours à Cavaillon et Nîmes. En mai à Montpellier. Ensuite ? « Tout le grand Sud nous intéresse », claque Jean-Marc Sibade, cofondateur d’un concept qui a nécessité 1 M€. « On réfléchit à des filiales à Narbonne, Perpignan, Nice, Marseille. On espère gérer, d’ici septembre, une flotte de 100 à 120 voitures. » Tous avec défibrillateur.

Les tarifs « au moins 50 % moins cher que des taxis traditionnels » se résument à 4 forfaits fixes, les mêmes de jour comme de nuit, 7 j/ 7. De 7 €, de 0 à 7 km à 35 € les 50 km. La société, qui réalise tout en interne (films publicitaires, centre d’appels...), a déjà transporté 70 000 clients dont 17 000 personnes âgées et autant de jeunes, surtout ceux sortant de boîtes de nuit. « J’ai d’ailleurs eu cette idée quand mon fils a eu des accidents après des soirées arrosées. » Impossible toutefois de héler ces voitures flashy tout aussi interdites de stationnement sur voie publique. Il faut réserver par téléphone. Certes, les cahots ne sont pas amortis comme une Mercedes à l’ambiance feutrée. Mais « il suffit d’appeler le matin pour une voiture l’après-midi. Et surtout les prix sont bas », témoigne Josiane, 70 ans. Thierry, 44 ans, commercial, complète : « Il n’y a aucune surprise : on connaît le prix à l’avance quel que soit le nombre de personnes et les aléas du trafic ; on peut payer par carte bleue et il y a même un programme de fidélité : nickel. » Easy Take s’épanouit près des villes moyennes, complétant le manque de transports en commun.

De la publicité sur les voitures et dans l’habitacle sur des écrans
Cette entreprise low cost qui fait monter les artisans taxis dans les tours, est possible depuis une loi de juillet 2009 sur la libéralisation du transport à personnes promulguée suite au rapport Attali sur la fin de certains monopoles. Elle se finance grâce à des campagnes de publicité sur les voitures et dans l’habitacle via des écrans dans les repose-têtes. « Il y a de la place pour tous ! », désamorce Jean-Marc Sibade, pour qui Easy Take est le « dernier bébé » d’une vie d’entrepreneur bien remplie. « Faux ! », fulmine André Garcia président de l’Union régionale de la fédération nationale des taxis. « À Montpellier, la dernière licence s’est vendue 150 000 €. Le crédit se rembourse à force d’horaires déments. Nos prix sont fixés par l’État. Les chauffeurs d’Easy Take ne sont pas formés comme nous. Nous sommes soumis à des frais de modernisation incessants. » Mais il positive : « C’est l’occasion rêvée pour nos 2 500 taxis de la région (5 000 emplois) de s’organiser. En créant un numéro d’appel unique ; en apprenant des langues étrangères et en proposant des offres commerciales ! »

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