mardi 30 novembre 2010

Transport de personnes malades : les taxis prêts à se remobiliser


Une opération escargot a réuni une soixantaine de véhicules hier à Lyon. La fédération des taxis indépendants craint une réforme qui viserait à encadrer les courses pour limiter l’envolée des dépenses de la Sécu
C’est une poussée de fièvre qui en annonce peut-être d’autres. Tout au long de la journée d’hier, une soixantaine de taxis venus du Rhône, de l’Ain et de l’Isère, ont sillonné au ralenti le centre de Lyon en provoquant des bouchons dans leur sillage. Une soixantaine de véhicules, c’est beaucoup moins que les 200 prévus par l’organisateur, la fédération nationale des taxis indépendants (FNTi). « Mais ce n’est qu’un commencement », espère Pascal Wilder, le vice-président du 2 e syndicat de la profession. Car pour lui et ses collègues, qui ont été reçus en délégation à l’agence régionale de santé, puis en préfecture, la mobilisation risque de se poursuivre au cours des prochaines semaines, si se concrétisaient des mesures, source « d’inquiétudes » pour la FNTi. Le rapport Eyssartier remis en septembre dernier à Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, suggère une réorganisation du transport des personnes malades, pour « réduire les temps d’attente » des patients, tout en permettant des économies à la Sécurité sociale. Des dérapages sont constatés, avec une progression des dépenses en ce domaine de l’ordre de 6 à 7 % par an. Le rapport Eyssartier propose notamment de tester la mise en place de plateformes d’appels, qui pourraient, selon la FNTi, être confiées à des ambulanciers.
Or, les taxis redoutent que de grands groupes s’emparent sur appel d’offres de la gestion des transports de personnes malades, au détriment des artisans et des petites entreprises ambulancières. « C’est les plus gros qui vont avoir les courses et les petits pourront crever ! » s’inquiète ce chauffeur. Les taxis conventionnés avec la Sécu tirent parfois de cette activité une partie très importante de leurs revenus. « Moi, témoigne celui-ci, ça représente 80 % de mon chiffre en milieu rural, alors vous imaginez ce qui me resterait… ». Des craintes qui, selon le ministère de la Santé, sont infondées. Un référentiel (schéma) d’organisation des transports sanitaires sera diffusé par circulaire aux agences régionales de santé et aux établissements à une date non précisée. Mais, souligne-t-on au ministère, « le rôle des taxis dans la prise en charge des patients n’est absolument pas remis en cause ». « Le libre choix des patients est maintenu, y compris dans le mode de transport (et) il n’est pas mis en place de marchés publics […], lesquels excluraient les taxis ». « Aucune mesure complémentaire » ne figurera dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2011. « Il s’agit, insiste le ministère, uniquement de mesures d’organisation internes des établissements (de santé) ».
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