dimanche 9 mai 2010

Skoda, nouvelle coqueluche des taxis

A la station de taxi, la composition de la grille de départ a évolué. On y voyait surtout des Peugeot et des Mercedes, mais, ces dernières années, deux constructeurs ont réalisé une percée : Volkswagen, qui s'est hissé en pôle position, mais aussi sa filiale Skoda.

La firme tchèque (quatorzième marque importée en France) s'est installée à la quatrième place du hit-parade de la spécialité grâce à l'Octavia et à la vaste berline Superb, dont la dernière génération a été sacrée "Taxi de l'année 2009-2010" par
L'Officiel du taxi, bible de la profession. Les lignes assez banales et la dénomination résolument kitsch de ce dernier modèle, dont la nouvelle version break, baptisée Combi, est commercialisée depuis quelques semaines, n'ont visiblement pas nui à sa carrière.

La
Skoda Superb (à partir de 23 200 euros) offre un gigantesque espace intérieur, un coffre démesuré, un habitacle austère mais de bonne facture, de solides moteurs Diesel TDI estampillés VW, des suspensions souples et elle se négocie à des prix franchement plus intéressants que les limousines allemandes. Bref, elle a tout pour faire un taxi.

Pour montrer patte blanche dans cet univers très codifié, appartenir à une marque sans aura particulière - voire, pour nombre de clients, parfaitement méconnue - ne constitue pas un réel handicap, à condition d'avoir fait et refait la démonstration de sa fiabilité.
"L'épreuve de vérité commence au bout de deux ans et 200 000 kilomètres parcourus ; à partir de ce seuil, une réputation se construit ou se délite, et le bouche-à-oreille fait le reste", insiste Jean-Marc Prince, directeur de Skoda France. Jouant habilement de leur statut de "Volkswagen dégriffées", l'Octavia (issue de la Golf) et la Superb (conçue à partir de la Passat) se sont forgé une réputation de voitures certes moyennement guillerettes, mais sur lesquelles on peut compter. En consacrant un joli budget pour devenir la marque automobile officielle du Tour de France cycliste, Skoda a trouvé un autre terrain pour soigner son image de sérieux tout en profitant de l'occasion pour asseoir quelques VIP sur la banquette arrière de la Superb.

Car jouer les voitures de maître ou vendre deux mille taxis par an permet aussi à nombre de passagers de découvrir d'un peu plus près ce à quoi ressemble une Skoda. Contrairement aux élitistes BMW ou Audi, la marque tchèque - mais aussi Toyota, qui a fait entrer son modèle hybride Prius dans la
shopping list des chauffeurs de taxi - y voit une appréciable vitrine grand public. L'idée est moins de provoquer un coup de coeur que de mettre en valeur sur son terrain de prédilection une marque qui se présente avant tout comme "rationnelle". En croisant les doigts pour éloigner le jour fatidique où un client s'entendra dire la fameuse phrase du chauffeur de taxi : "Vous savez, Skoda, c'est plus ce que c'était..."

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