dimanche 14 mars 2010

À Vannes, on manque de taxis pour les retours de soirées


Des fêtards estiment qu'il n'y a pas assez de taxis à la sortie des bars et des boîtes.Pour tenter de répondre à ce besoin, chacun apporte ses suggestions.

Dossier

Pour certains fêtards vannetais, revenir de soirée relève parfois du parcours du combattant ! À Vannes, les bus ne fonctionnent pas après minuit. Lorsqu'ils n'ont pas de conducteurs, beaucoup de ces jeunes se tournent, alors, vers les taxis pour revenir de bars ou de discothèques.

Mais problème. Plusieurs noctambules estiment que les chauffeurs ne sont pas assez nombreux en ville. « Il y a une réelle pénurie, souligne Claire, une habituée des sorties dans le Parc du Golfe. Depuis deux ans, on remarque qu'il est de plus en plus difficile d'en trouver. »

Certains établissements de nuit mettent, toutefois, en place leurs propres navettes. Un système intéressant, mais qui ne convient pas forcément à tous les clients, les points de passage n'étant pas toujours adaptés.

« Profiter de la fête »

« On aime bien se détendre et boire quelques verres, sans forcément s'alcooliser à outrance. C'est normal après une semaine de travail, souligne Mélina, 30 ans. Le principe du conducteur qui ne boit pas est bon, mais un peu utopique. Tout le monde a envie de profiter de la fête. » Alors quand tous les amis ont bu, il faut trouver des solutions.

Après les sorties de bars ou de discothèques, ils sont de plus en plus nombreux à faire du stop ou à demander aux conducteurs disposant de places de les ramener.« Ce n'est pas sans danger. On ne peut pas vérifier si le conducteur est alcoolisé ou non. »

« Il y a un réel décalage entre le discours sécuritaire et les moyens qu'on met à notre disposition », observe Claire. « Pourquoi ne crée-t-on pas des taxis spécialisés dans la nuit, comme en Angleterre ? » suggère Mélina.

« Tout le monde veut un taxi à la même heure »

Du côté des taxis, tous les professionnels pointent l'effet de masse des sorties d'établissements de nuit. « Chez Radio Taxi Vannes (1), nous avons en moyenne six ou sept véhicules disponibles la nuit, explique Loïc Rouaud. Le problème, c'est que tout le monde appelle en même temps, à la fermeture des bars. Nous ne pouvons pas être partout. Les gens doivent faire preuve de plus de patience. »

Pour Yves Pothier, président de la Fnat 56 (Fédération des artisans du taxi), pas question d'augmenter le nombre de voitures la nuit. « Il n'y en aurait plus assez de disponible en journée. Il faut bien que les chauffeurs se reposent ! » Pourquoi, alors, ne pas créer des licences exclusives à la période nocturne ? « Ceux qui se lanceraient n'auraient pas de quoi vivre. »

Les taxis de l'agglo en renfort ?

D'autres artisans suggèrent de faire travailler davantage les taxis de l'agglomération dans la ville de Vannes. Problème : tous les taxis vannetais, qui ont acheté leur licence plus chère que leurs collègues de l'agglo, n'apprécieraient sans doute pas la démarche.

« Les noctambules n'ont pas toujours ce réflexe, mais certains appellent déjà des taxis situés en dehors de la ville de Vannes », précise Pierre Jacob, président morbihannais de Fédération des taxis Indépendants.

« Pour permettre aux taxis des environs de venir en ville, il faudrait que la compétence taxi passe de la municipalité à l'agglomération », explique Jean-Claude Guernevé, du même syndicat.

« Le problème sera le même car il n'y aura pas assez de travail pour tout le monde, souligne un autre professionnel. Il faut plus de navettes ou un service de bus qui désengorgerait l'afflux de fêtards. Nous, ça ne nous dérange pas. Ceux qui veulent vraiment prendre le taxi le prendront toujours. » Source

Florian HERVIEUX

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