samedi 6 mars 2010

L'activité des artisans-taxis souffre de la crise et du manque d'Anglais

La ville de Calais possède29 artisans-taxis, associés en deux groupements (Taxi Radio Calais et Eurotaxi) et deux indépendants. Ils ont eux aussi souffert de la crise et de la baisse de la clientèle anglaise depuis la fin du duty free. Tour d'horizon avec Olivier Greuez, administrateur du groupement d'intérêt économique Taxi Radio Calais.

Bilan de l'activité. - « Elle est dans la lignée de l'activité générale, c'est-à-dire relativement calme. Et ça, depuis le début de l'année 2009. On ressent nous aussi les effets de la crise. Quand il y a moins de monde dans les cafés, les hôtels et les restaurants, il y a moins de clients pour nous. On a aussi moins d'Anglais et pour couronner le tout, SeaFrance ne fait plus de piétons... »

La baisse de fréquentation anglaise. - « À la fin du duty free, la situation était catastrophique. Il en reste un peu... Mais surtout, les Anglais ont perdu beaucoup de pouvoir d'achat. Un exemple : il y a dix ans, une livre valait 13 francs. Deux euros. Avec ça, il payait trois cafés. Aujourd'hui, avec la livre à un euro, il ne peut même plus s'en payer un... »

Clientèle française fidèle et nouveaux marchés. - « Localement, notre clientèle se trouve beaucoup chez les personnes âgées, qu'on emmène chez le médecin, le coiffeur,.. Mais on se rend compte que les petits-enfants sont de plus en plus présents dans leur vie. Ils les emmènent en voiture. On travaille beaucoup avec la clientèle d'affaires, qui reste une journée et qu'on emmène dans les entreprises. Pour compenser ces pertes, nous avons obtenu des marchés d'État. Nous effectuons du transport scolaire, notamment pour emmener des enfants dans les écoles spécialisées et aussi du transport sanitaire. Attention, dans ce cas, il ne s'agit pas d'ambulance ».

Les effets de la Balad'In. - « L'arrivée de la Balad'in, et son extension depuis le début de l'année nous a faits du tort notamment auprès des personnes âgées. C'étaient une clientèle de proximité, des petites courses mais qui permettent à notre métier d'exister ».

La gare de Frethun. - « Rien n'a changé. Nous avons le droit de nous rendre à Fréthun uniquement lorsque l'on est commandé. Mais nous n'avons pas le droit d'y attendre un client car nous sommes des taxis de Calais. Pas de Frethun ».

Un nombre suffisant de taxis. - « À Calais, nous sommes 29 taxis. 14 pour Taxi Radio Calais, 13 pour Eurotaxi, 2 indépendants. Il n'en faut surtout pas plus ! Le problème est qu'on se retrouve avec de nombreux taxis dans les communes voisines. Les mairies desservent des licences mais ils viennent prendre du travail à Calais ».

L'activité nocturne des week-ends.- « Avec le durcissement des contrôles routiers concernant l'alcoolémie, nous sommes plus souvent appelés les vendredi et samedi soir. C'est une clientèle très jeune mais aussi très difficile. Quand on doit les prendre à 5 heures du matin, fortement alcoolisés, c'est pas toujours évident ».

Les taxis sont-ils trop chers ?. - « Le problème est que notre activité est moindre et que les charges augmentent. Il faut également savoir qu'un chauffeur de taxi paie de 60 à 70 % de charges sur le montant de son chiffre d'affaires. Nos tarifs sont fixés par la préfecture du Département, il s'agit d'un prix au kilomètre qu'on ne peut pas modifier. Une course en ville moyenne est de l'ordre de six euros. Mais quand on revient, il faut attendre son tour, parfois, c'est long ».

L'avenir du métier. - « Je ne le vois pas très florissant actuellement. Nous ne voyons pas encore de signes de reprise ».

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