samedi 27 février 2010

Sauvé par son bouton de panique

MONTRÉAL - Agressé par son client, un chauffeur de taxi montréalais a évité de peu d’être poignardé grâce à un bouton de panique installé récemment dans son taxi et qui, affirme-t-il, lui a sans doute sauvé la vie.
«Dire que je pensais que ça ne fonctionnait même pas cette alarme-là», soupire Robert (nom fictif), un chauffeur d’expérience, âgé de 45 ans. Ce bouton de panique, relié à un système GPS, lui a pourtant été très utile lorsqu’il a embarqué un client récalcitrant, à l’intersection de la 32e avenue et de la rue Saint-Antoine, à Lachine, à la mi-janvier.
«Donne-moi ton argent»
Le client en question, un jeune homme dans la vingtaine, voulait se faire conduire au centre-ville de Montréal. Quelques rues plus loin, il avoue ne pas avoir d’argent pour payer cette course et refuse de quitter le véhicule, à l’invitation du chauffeur.
«Subitement, il me demande de lui refiler mon argent et menace de me battre. J’ai alors appuyé sur mon bouton d’alarme, sans trop croire que ça donnerait des résultats», raconte Robert, qui préfère taire son nom de famille pour ne pas inquiéter les membres de sa famille qui ne sont pas au courant de sa mésaventure.
Or, trois minutes plus tard, deux voitures de police débarquent sur les lieux de l’incident alors que «l’heure est grave», selon ce dernier.
«Mon client me donnait des coups de poing sur la tête et venait de sortir un canif lorsque les policiers sont arrivés. Quel beau timing! Ils ont eu le temps d’arrêter mon agresseur avant qu’il ne s’enfuie. Sans eux, ça aurait pu dégénérer sérieusement», estime-t-il.
Des chauffeurs convaincus
Plusieurs chauffeurs de taxi sont également arrivés à la rescousse de leur collègue quelques minutes après les policiers, ayant eu vent de l’agression par la radio du taxi.
«Au début, tous les chauffeurs de ma compagnie (Diamond) ne voulaient rien savoir d’un nouveau système de répartition avec bouton de panique. Ils ne voulaient pas changer leurs habitudes. Les patrons ont insisté longtemps et n’ont plus besoin de le faire maintenant: tout le monde en veut», rigole Robert.
Depuis 10 ans, on compte environ une cinquantaine d’agressions par année contre des chauffeurs de taxi à Montréal. Un comité sur la sécurité des chauffeurs de taxi, mis sur pied par la Ville, pourrait proposer de rendre obligatoire l’installation de boutons de panique dans tous les taxis de Montréal, dans un rapport qui sera publié ce printemps.

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