mercredi 17 février 2010

Après l'agression, les taxis sont solidaires

ALORS que son agresseur est à la barre du tribunal, le chauffeur de taxi victime d'un braquage jeudi après-midi (l'union de samedi et mardi) a repris son activité devant la gare. Là même où il a pris en charge son client pour lequel une expertise psychiatrique a finalement été demandée.
« Mon avocat me représente. Je ne veux plus le voir. C'est encore trop dur pour moi d'en parler », arrive-t-il seulement à répondre.
A proximité, des collègues sont derrière lui. « Il y a une vraie solidarité entre les taxis sur Laon. Quand il se passe une chose pareille, on se serre encore plus les coudes », dit l'un d'entre eux.
Ce dernier fait ce métier depuis six ans. « Ce type d'agression est très rare. On essaye de faire attention à qui on monte, mais même avec 20 ans d'expérience comme c'est le cas du collègue agressé, on peut toujours à se tromper. » Même des personnes présentant bien peuvent surprendre, comme le précise Gérald Legras, président de la fédération des artisans taxis de l'Aisne.
Pourtant, les taxis ruraux, comme dans l'Aisne, n'encaissent pas grand-chose. « Ils travaillent beaucoup sous contrat pour le transport de malades assis ou du transport scolaire. »
« On est livré à nous-mêmes »
En fait, ce que redoute plus ces taxis, surtout en ville, c'est de ne pas être payés pour leur course. « L'agression, on ne peut pas travailler en pensant à ça. Une fois par contre, une femme s'est enfuie sans payer. J'avais demandé sa carte d'identité mais elle n'était plus valable », explique encore un chauffeur laonnois.
Le problème c'est quand les clients « partent en éventail » comme le raconte Gérald Legras. « Il n'y a rien à faire. » Cela arrive notamment quand on travaille la nuit, pour des personnes qui sortent de discothèques et qui ont un peu bu. « Il faut faire attention, certains attrapent le frein à main ou tirent sur le volant. »
Comme, ajoute notre Laonnois, la nuit dans la ville préfecture, il n'y a personne, « on est livré à nous-mêmes. Personnellement, je travaille avec des bars que je connais. Quand ils m'appellent, je leur demande si la personne à transporter est solvable et si elle n'est pas trop alcoolisée. »
Le métier n'est pas facile. « On nous met de plus en plus des bâtons dans les roues, comme cette idée de créer des véhicules de tourisme avec chauffeurs. »
Il existe quelque 500 taxis dans l'Aisne pour 250 entreprises.
306 artisans et salariés vont bénéficier d'une formation continue avant le mois de juillet. « Quelques heures seront consacrées à la sécurité », conclut Gérard Legras.

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