lundi 18 janvier 2010

Olivier Devos, taxi de campagne, depuis la Flandre jusqu'à l'étranger

Olivier Devos, 35 ans, adore conduire. Alors, il en a fait son métier : 300 km par jour, en moyenne sur une année. En ce moment, période de pointe, cela peut aller beaucoup plus loin, « 600 km mardi ». Taxi Olivier, petite entreprise aux deux salariés basée à Hondeghem, est un « taxi de campagne », de ceux dans lesquels « le client monte devant, plus convivial ».

« Olivier, c'est votre nom ou votre prénom ? » « Mon prénom. » Son nom, c'est Devos : « Mais Taxi Olivier, tout simplement, c'est plus sympa. » Sa profession : chauffeur de taxi. Mais pas n'importe lequel : un taxi de campagne, un vrai. Olivier, père de famille de 35 ans habitant Hondeghem, s'est lancé dans l'aventure il y a quatre ans. La petite entreprise a trouvé sa place. Pour preuve : l'embauche d'un second chauffeur il y a un an et demi, Eddy Lenière, 30 ans, de Staple.

Rencontre, vendredi, il est 9 h 30. Le jeune entrepreneur est pendu au bout du fil. Son bureau, c'est chez lui et dans la voiture, « en vidange, je la récupère ce soir ». Olivier raccroche. Et retrace son parcours : l'école qui l'ennuyait, un an et demi dans la pâtisserie, des contrats dans des grandes surfaces, l'armée à 18 ans... Et comme un déclic : « L'armée, ça forge. J'en suis ressorti avec deux ambitions : passer l'examen pour être ambulancier ou moniteur d'auto-école. De toute façon, ce qui me plaisait, c'était la route. À 18 ans et deux jours, je passais mon permis de conduire le matin. Je partais au service en Moselle quelques heures après ! » Retour dans la vie civile. Et tout va très vite. Il deviendra ambulancier chez Szala à Hazebrouck. « J'y suis resté douze ans. » Un certificat de capacité d'ambulancier et un brevet de secourisme en poche. Le téléphone sonne encore. Une dame souhaite des renseignements pour un aller-retour Arnèke - Bruxelles... L'entretien peut reprendre.

En 2005, Olivier Devos quitte l'urgence afin de concrétiser son projet : monter sa propre entreprise de taxi. En un an, il obtient les sésames, « le certificat de capacité de conducteur de taxi, l'autorisation de stationnement (la création d'une licence de taxi) », fruit de son étude de marché.

Oui, il y avait un créneau. Le transport médical vers Lille surtout, environ 90 % de l'activité de Taxi Olivier. « On est conventionné par la caisse primaire d'assurance maladie. » Olivier et son collègue, ancien ambulancier lui aussi, insistent : « On emmène les personnes jusqu'à la salle d'attente. » Un véritable service de proximité. « On fait aussi du transport d'affaires, de vacanciers - vers les aéroports, les gares -, des petites courses pour les personnes, notamment les retraités, qui n'ont pas de moyens de locomotion, pour aller au supermarché par exemple... Dernièrement, on a fait un aller-retour pour un réveillon à Valenciennes. » Non, les clients n'avaient pas mal aux cheveux... Justement, des anecdotes ? « Pas vraiment, en fait, il y en a tout le temps ! Le moins marrant par contre, ce sont les imprudents sur la route. » Pas de croustillant donc, du people quand même ? « Non, on n'a pas encore transporté Dany Boon. Peut-être s'il tourne un jour un film par ici ! » À la place, beaucoup de gens, « de 4 à 90 ans » : « On transporte de nombreux enfants en bas âge, non accompagnés, vers des centres spécialisés, chez le kiné... C'est une sacrée marque de confiance des parents car on est responsable d'eux. » Du local, du national, de l'international aussi. L'Allemagne il y a quelques mois. Et, dans tous les cas, du contact humain. C'est ce qu'aime Olivier. « La convivialité » du taxi de campagne. Celui dans lequel « le client s'assoit devant, à côté du chauffeur ». « Pas comme à New York ! » lance Eddy. New York, où le client, à l'arrière, est séparé du chauffeur par une cloison, question de sécurité. C'est sûr, entre Taxi Olivier et un cab jaune new yorkais... il y a un monde !

Source

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire