dimanche 31 janvier 2010

Les taxis face aux transports subventionnés

En plus des augmentations de charges, les artisans taxis accusent une baisse de leur chiffre d'affaire. Ils montrent du doigt le bus à 1 euro du Conseil général et les navettes à tarif réduit de l'Agglo.

Depuis que le Conseil Général a lancé le bus à un euro et que l'Agglo a mis en place un système de navettes à tarifs réduits, la fréquentation des taxis a chuté de 20 à 30 %" : tel est le constat que dressent Emile Garcia et Michel Bruzi, respectivement président et vice-président des artisans taxis du centre ville (la présidence du secteur rural est assumée par Philipe Corbeli.) Un constat qui, selon eux, ne fait que rajouter aux marchés successifs perdus ces derniers temps sur plusieurs types de prestations. Selon Emile Garcia : "Nous avons vu disparaître 50 % des parts de marchés publics sur le transport scolaire ouvert à la concurrence et au profit d'entreprises extérieures au département. A ce problème, il faut joindre celui du transport des handicapés récupéré par une association également subventionnée, avec de l'argent public, à 100 % par les collectivités territoriales. Nous étions pourtant prêts à nous adapter à ce genre de services en équipant nos véhicules. Mais, tout comme pour le marché des bouts de lignes peu fréquentées par les usagers de bus que nous avons récupéré en partie sur une courte période, nos propositions n'ont pas été suivies d'effet".

Dans les Pyrénées-Orientales, 250 véhicules, dont 45 sur Perpignan, bénéficient d'une autorisation pour le transport des personnes et de leurs bagages à titre onéreux. Une activité légalement très encadrée qui nécessite plusieurs semaines de formation et une importante disponibilité. Disponibles sept jours sur sept Michel Bruzi, également président de l'Union professionnelle artisanale (UPA) revient sur le quotidien d'un chauffeur de taxi : "Pour percevoir un revenu décent, l'artisan taxi doit travailler au moins dix heures par jour et 7 jours sur 7. Par sa connaissance du réseau routier, qu'il soit urbain ou rural, il permet un gain de temps non négligeable. Ce métier concerne quatre types de transports, celui des personnes, le transport scolaire, celui des colis ou le transport sanitaire qui représente à lui seul 70 % du chiffre d'affaire des taxis dans les P-O".

Autre problématique soulevée par ces responsables, la hausse des charges que subit la profession dénoncée par Emile Garcia. "Bien sûr, il s'agit, et c'est encore le cas ces jours ci, de celle des carburants, mais n'oublions pas que par rapport à un tarif normal le montant de nos contrats d'assurances est multiplié par deux. L'ensemble des charges que nous devons supporter avec l'entretien des véhicules, avant impôt, correspond à 40 % de notre chiffre d'affaire". Enfin, au regard des tarifs pratiqués, pour ces responsables du syndicat des artisans taxis qui représente 85 % de la filière départementale, une analyse s'impose : "Nous estimons qu'en ville le prix de la course moyenne se situe entre 8 et 10 euros. Il faut considérer, à ce titre, la qualité et l'exactitude de nos prestations. Tout comme il faut tenir compte du nombre de passagers transportés avec un coût adapté qui sera, selon les cas, forcément divisé par trois ou quatre".

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