jeudi 9 avril 2015

Les taxis envisagent de bloquer la ville


La colère gronde toujours chez les taxis. Après leur grève du 26 mars dernier, lors de laquelle ils avaient occupé le parvis de la gare Matabiau et l'aéroport, les quelque 800 chauffeurs de Haute-Garonne envisagent une action beaucoup plus spectaculaire. Blocage total de l'aéroport ? Opération escargot sur le périphérique aux heures de pointe ? La décision n'est pas encore arrêtée, mais l'Association de défense des taxis toulousains a déjà fait l'étalage de sa force de frappe par le passé. Et la prochaine opération coup de poing sera nationale.

«Nous avons prévu de nous rencontrer la semaine prochaine, le 8 avril, avec tous les représentants des taxis des grandes villes où est présent UberPop (Paris, Lille, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nice), pour déterminer la date et la forme que prendra notre action, explique Stéphane Abeilhou, porte-parole de l'Association de défense des taxis toulousains. Ce que je peux vous dire, c'est que nous sommes déterminés à nous faire entendre.»

UberPop peut continuer à fonctionner...

La raison de la colère des taxis ? Ce mercredi, la cour d'appel de Paris a reporté au mois de septembre sa décision d'interdire (ou pas) UberPop. La société Uber profite en fait d'une zone grise juridique, la constitutionnalité de la loi Thévenoud n'ayant pas encore été validée. Cette décision était très attendue par les taxis. Et la déception est d'autant plus grande.

«On a vraiment l'impression que la justice et l'État français sont impuissants face à l'armée d'avocats et de juristes employés par Uber, explique Stéphane Abeilhou. Et c'est nous, les taxis, qui payons les pots cassés. Les UberPop sont des conducteurs pirates, qui ne payent pas de taxes, qui ne sont pas (ou mal) assurés en cas d'accident grave. Et surtout, cette application se présente comme une application de covoiturage, alors que c'est simplement du taxi déguisé.»

Cette application smartphone emploie des conducteurs non professionnels pour effectuer des courses, grâce à un puissant logiciel de géolocalisation. L'entreprise Uber, présente dans 300 villes dans le monde, est controversée presque partout, mais capitalisée à plusieurs milliards d'euros sur le marché boursier américain.

Début mars dernier, la préfecture de Haute-Garonne, à la demande du ministère de l'Intérieur, avait largement communiqué sur des opérations de contrôle des chauffeurs UberPop. Depuis début février, une quinzaine de chauffeurs ont ainsi été interpellés. Ils risquent théoriquement un an de prison et 15 000 € d'amende, en application de la loi Thévenoud, entrée en vigueur le 1er janvier. Mais tant que les recours de la société Uber ne seront pas épuisés, la «zone grise» juridique permettra aux chauffeurs de continuer à travailler. Et ses chauffeurs ne pourront pas être inquiétés par la justice. Au grand dam des taxis de Toulouse et des grandes villes française

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