mardi 5 avril 2011

Un taxi so british


Les gens du coin ont l'habitude de voir Joël Gillot (ici avec son associé Pierre Dargelos), artisan taxi à Grenade-sur-l'Adour (Landes) se promener en kilt. Ils vont désormais faire connaissance avec un nouvel accessoire de sa panoplie, un véritable taxi anglais. Un authentique « black cab » de la marque London Taxi International. PHOTO NICOLAS LE LIÈVRE
Les gens du coin avaient l'habitude de voir Joël Gillot se promener en kilt comme d'autres en costume de ville. Ils vont désormais faire connaissance avec un nouvel accessoire de sa panoplie, un véritable taxi anglais. Un authentique « black cab » de la marque London Taxi International, la seule à fabriquer ces modèles massifs et confortables, symboles de la ville de Londres.
Artisan taxi depuis cinq ans à Grenade-sur-l'Adour, Joël Gillot devait renouveler l'un des cinq véhicules de sa flotte et en a profité pour s'offrir ce qu'il considère lui-même comme « un caprice ». Il faut le comprendre, Joël… Breton de 46 ans exilé dans les Landes depuis plus de 20 ans, il a sa « celtitude qui le travaille ». « Mon côté celte, quoi ! » dit-il le plus sérieusement du monde. « Je vais souvent en Grande-Bretagne, en Écosse et en Irlande. Je prends des taxis là-bas ; je suis taxi en France, alors je me suis dit pourquoi ne pas le faire chez moi ? »
Volant à gauche
« Ça ne va rien changer au travail, c'est juste la tête des gens qui va changer », s'amuse Pierre Dargelos, associé et ami de Joël. Pour sûr, le black cab pourrait bien donner un grand sourire à ses passagers et les distraire de leurs préoccupations de santé. « Ma clientèle, c'est à 95 % des malades assis » en route vers des rendez-vous médicaux ou des examens. Un petit luxe dépaysant va donc s'installer - pour le même prix - dans la vie des clients habituels de Joël. Mais le black cab landais immatriculé 22 (Côtes-d'Armor) ne risque pas de se cantonner longtemps à jouer les ambulances. Un couple l'a déjà réservé pour un mariage cet été.
On n'y fera pas rentrer toute une noce, mais le taxi british dispose tout de même d'un espace remarquable à l'arrière. « Un vrai petit salon de cinq places », s'enthousiasme Pierre Dargelos. Autre particularité, il n'y a pas de siège passager à l'avant. Cet espace vide est destiné à déposer les bagages, le coffre étant assez réduit. Une vitre en plexiglas sépare le conducteur et les passagers à l'arrière, avec juste une petite fente pour faire passer la monnaie. Du coup, on communique avec le chauffeur par un micro caché dans le plafond. Mais la « british touch » ne concerne pas le volant, qui est placé à gauche et non à droite comme en Grande-Bretagne. Ces modèles TX4 avec volant à gauche sont les premiers à être homologués pour l'Europe et sont commercialisés depuis seulement deux mois par un unique distributeur basé dans les Yvelines. La directrice de cette entreprise l'assure : le cab de Joël Gillot « est le premier de France à circuler comme taxi ». Auparavant, d'autres taxis anglais avaient été importés dans l'Hexagone mais pour le compte de particuliers ou pour des transports privés haut de gamme.
Joël ne restera pas longtemps le seul taxi anglais de France, car d'autres professionnels ont eu le coup de cœur pour l'imposant véhicule noir. Mais apparemment aucun concurrent ne s'annonce en Aquitaine.
Joël Gillot, de toute façon, a d'abord choisi le black cab pour se faire plaisir. Et pour soigner sa celtitude. Le traitement se poursuit : en ce moment, il apprend la cornemuse.

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