Vous grimacez à juste titre au moment de faire le plein. Mais imaginez... Un quarante tonnes consomme entre 35 et 38 litres aux 100 kilomètres. ...
Or, en un an, le prix du gazole a augmenté de 21,6 %. Et de près de 25 % depuis le 1er février 2010. Concrètement, par rapport à cette date, un chauffeur d'un bahut de quarante tonnes mettra 94 euros de plus dans le réservoir pour relier Lille à Marseille (1 005 km).
Dans ce contexte, si la loi n'allait pas dans le sens des transporteurs, sûr qu'en ce moment, ils seraient pour la plupart sur le flanc. Ils sont sauvés par l'indexation. La hausse du prix du carburant (20 % du coût moyen d'une prestation), ils la répercutent sur leurs clients.
Le salut dans l'hybride ?
« Mais on ne s'y retrouve pas totalement : c'est quand même tributaire de négociations avec le chargeur. On se base sur une moyenne. Et il y a un décalage dans le temps qui perturbe les trésoreries », souligne Olivier Arrigault, secrétaire général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) Nord. Qui pointe aussi « un contexte économique pas porteur ». Des marges déjà faibles et des camions qui courent le client, ce qui n'est pas favorable aux sociétés de transport dans leurs négociations. Ajoutez à cela que les clients pourraient se tourner vers l'étranger car la France est le seul pays à imposer l'indexation du gazole et vous avez là des transporteurs inquiets.
« Il ne faut pas que ça dure. » C'est aussi le discours de Michel Hallynck, président de la Fédération nationale des taxis indépendants (FNTI) Nord. « Ça constitue une grosse part de nos charges. Le mois dernier, sur 5 000 euros de recette moyenne, mes chauffeurs en ont eu pour 1 200 à 1 300 euros d'essence. » Même s'ils ne le critiquent pas, les taxis ne peuvent pas répercuter cette augmentation sur leur forfait. Les tarifs sont fixés par les préfectures et revalorisés au 1er janvier sur la base de l'inflation (dans le Nord, le forfait jour est de 1,72 euro du kilomètre.) En revanche, ils déplorent que leur détaxe sur la TIPP ait baissé ces dernières années et souhaiteraient qu'elle soit revalorisée. Avec la TVA qu'ils ne paient pas, elle est l'autre aide de l'État.
Pour certains, l'inquiétude est cependant moindre. Francis Prévost ne regrette pas, c'est peu dire, que la coopérative qu'il préside, Taxi Union, se soit récemment dotée de 14 Toyota Prius, des voitures hybrides qui consomment cinq litres au 100. Patrick Hautefeuille, lui, est heureux de rouler à l'éthanol. « Mais je suis le seul à Lille. La très très grande majorité sont au gazole. » Dont le prix monte, et monte...
Source
Source
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire