samedi 20 novembre 2010

Les taxis clandestins s'emparent de la gare Thiers

Ajouter une légende

Depuis quelques mois, les faux taxis seraient une dizaine à concurrencer les "vrais" dans le secteur de la gare Thiers, faisant courir des risques à leurs clients.
Scène vécue dans la nuit d'avant-hier dans le hall de la gare Thiers. Lena, jeune étudiante allemande, vient de rater le dernier train pour Mouans-Sartoux. Un homme l'aborde : « Vous voulez un taxi pour pas cher ? » Non, merci. Autre proposition du même genre cinq minutes plus tard. Finalement, face à ces offres cavalières, ce soir-là, elle a préféré dormir chez une copine.
Elle a bien fait parce ce que ces taxis sont clandestins. Sans aucune autorisation légale. Pas d'assurance pour les passagers en cas d'accident. Quant aux limousines dans lesquelles ils promettent de vous embarquer à des tarifs « défiant toute concurrence », ce sont en fait souvent des épaves ou presque... Bref, attention à l'arnaque ! D'autant que la note finalement réclamée une fois à bon port, peut être égale, voire supérieure à celle d'un taxi en règle !
Depuis quelques mois, ils sont près d'une dizaine en embuscade sur le parvis de la gare ou à proximité immédiate, le long de l'avenue Thiers ou bien encore à l'angle de la rue de Belgique. Un commerce lucratif et très bien organisé. Ces faux taxis ont leurs rabatteurs qui n'hésitent pas à démarcher les clients jusque sur les quais de la gare.
Menace de mort
« Ils agissent en toute impunité, au su et au vu de tous, s'énerve le président des « Taxis niçois indépendants »*. Avant, ils faisaient ça à la sauvette, c'était une sorte de commerce " communautaire " pour se rendre de la gare à la Sonacotra dans la plaine du Var. Depuis le mois de juin, ils ont élargi leur activité et s'adressent à toutes les clientèles. Ils travaillent en bande et nous portent un préjudice financier considérable. Il y a plus grave : les dangers qu'ils font courir à ceux qu'ils transportent. »
« Il y a toujours eu du travail au noir, mais aujourd'hui, le phénomène prend une ampleur inquiétante. Tous ces gens ont tissé une toile autour de la gare », confirme Max Roy, le président du syndicat des taxis de Nice. Ce dernier craint que la situation ne dégénère si les autorités n'agissent pas : « Un de nos chauffeurs a été menacé de mort. Une plainte a été déposée auprès du procureur de la République ».
L'affaire prend même une dimension politique. Le socialiste Patrick Allemand demande au maire et au préfet d'intervenir : « Il est anormal qu'un tel trafic puisse ainsi prospérer. Il met les touristes en insécurité et menace l'activité des taxis qui s'acquittent des impôts et taxes. Il est temps de remettre de l'ordre ».
« On a confiance mais... »
Rudy Salles, l'adjoint au tourisme et délégué aux taxis lui répond : « J'ai demandé au préfet d'organiser une réunion avec la Ville, la police, les taxis. Celle-ci aura lieu bientôt. Il faut mettre un terme à ces agissements. Mais dès maintenant, les services sont mobilisés pour parvenir à démanteler cette bande ».
Pour le président des taxis de la gare, il y a urgence : « Nos chauffeurs ne vont pas rester les bras croisés. On a confiance dans l'action de la police mais on veut des résultats. Tous les soirs, des gens sont mis en danger. Il faut monter une opération énergique pour supprimer ce fléau en plein coeur de la ville ».
*Une association qui regroupe les taxis opérant sur le site de la gare SNCF.

Source


Répression contre le travail clandestin 
Le fait d'effectuer à la demande et à titre onéreux le transport particulier de personnes et de bagages sans être titulaire d'une autorisation de stationnement sur la voie publique en attente de clientèle, ou d'exercer l'activité de conducteur de taxi sans être titulaire de la carte professionnelle en cours de validité, est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 Euros d'amende.
Les personnes physiques coupables de l'infraction prévue au présent article encourent également les peines complémentaires suivantes :
1° La suspension, pour une durée de cinq ans au plus, du permis de conduire ;
2° L'immobilisation, pour une durée d'un an au plus, du véhicule qui a servi à commettre l'infraction ;
3° La confiscation du véhicule qui a servi à commettre l'infraction ;
4° L'interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, d'entrer et de séjourner dans l'enceinte d'une ou plusieurs infrastructures aéroportuaires ou portuaires, d'une gare ferroviaire ou routière, ou de leurs dépendances, sans y avoir été préalablement autorisé par les autorités de police territorialement compétentes.
Les personnes morales peuvent être déclarées responsables pénalement, dans les conditions prévues par l'article 121-2 du code pénal, de l'infraction définie au présent article.
Les peines encourues par les personnes morales sont :
1° L'amende, suivant les modalités prévues par l'article 131-38 du code pénal ;
2° Les peines mentionnées aux 8° et 9° de l'article 131-39 du même code.

Source LégiFrance

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire