jeudi 25 novembre 2010


André Valoteau, président de la FTI et Jean-Marc Chaigneau, vice-président.
Les chauffeurs de taxis craignent de perdre le marché des transports de malades assis. Ils manifesteront mercredi pour défendre leur position.
Les chauffeurs de taxis voient d’un mauvais œil la mise en place des applications de la nouvelle réglementation des transports de malades assis prévue pour le début de l’année 2011. Il semblerait qu’ils ne puissent plus assurer les transports post-hopitaliers. La dernière convention signée entre les syndicats de taxis et le ministère de la Santé remonte à 2008. Pourquoi ce changement leur fait-il peur ? Début d’explications avec André Valoteau, président de la FTI (Fédération des taxis indépendants), Jean-Marc Chaigneau, vice-président et Laurent Mallochaud, secrétaire général du même syndicat.
Vous considérez que vous êtes dans le flou ?
Depuis quelques années, des parts de notre marché ont déjà disparu au bénéfice de transporteurs franchisés, notamment pour le transport de scolaires ou de personnes handicapées. Mais comme nous sommes conventionnés par la CPAM pour transporter des malades assis « aller-retour » domicile/hôpital, nous avons déjà fait de gros efforts pour nous adapter. Nous avons investi à nos frais dans le procédé de télétransmission et surtout nous effectuons des remises sur le prix du transport. Quelle est notre place désormais dans ce nouveau plan ? Nous ne savons pas, ça reste effectivement assez opaque.
Le transport des malades représente une part importante de votre activité ?
Pour les taxis en milieu rural, c’est de l’ordre de 80 à 90 % de leur chiffre d’affaires. En zone urbaine -Châtellerault, Poitiers et ses environs-, c’est entre 50 et 60 %. Et chaque entreprise de taxi possède plusieurs véhicules. Nous sommes des artisans avec plusieurs salariés.
Vous transportez quel type de malades ?
Les personnes pour des dialyses, des radiothérapies, de la chimiothérapie et aussi les personnes en hospitalisation de jour. Si on nous supprime le transport (pour le retour) de ces malades, c’est aussi un service de moins pour les personnes en milieu rural. Nous sommes là en complément du service public qui n’existe plus. Si nous perdons ce marché, nous serons obligés de licencier pas moins de 130 ou 150 salariés dans le département.
Si vous n’assurez plus ce « service », qui le fera à votre place ?
Actuellement, ces prestations sont aussi fournies par les VSL [NDLR : Véhicules sanitaires légers]. Nous faisons la même chose mais avec une réglementation différente. Et nous n’avons pas la même formation. Mais nous sommes prêts à passer cette formation d’ailleurs. Ce qui nous inquiète, comme nous ne sommes visiblement pas retenus dans ce nouveau schéma, c’est surtout que les grands ambulanciers vont se soumettre aux exigences de l’ARS [Agence régionale de santé]. Ils répondront à des appels d’offre pour les retours et proposeront dans un premier temps un tarif plus bas mais s’ils ont le monopole, ils seront libres de revoir leur prix à la hausse. Ils devront aussi « mutualiser » les patients pour les transporter par petit groupe. Les malades devront donc être moins exigeants sur les horaires. Aussi, il existe deux écoles de taxi à Poitiers qui n’auront plus raison d’être s’il n’y a plus de créations de nouvelles licences de taxi. Nous ne pourrons pas nous aligner à toutes ces exigences, notamment tarifaires, de l’ARS. Donc nos emplois sont réellement menacés.
Les chauffeurs de taxi indépendants du Poitou-Charentes appellent à une manifestation ce mercredi 24 novembre. Ils se réuniront à 8 h, place de Dion Bouton (centre routier) à Poitiers pour le départ d’un périple qui passera par Migné-Auxances et Chasseneuil-du-Poitou (9 h), Buxerolles (10 h 40), Poitiers/CPAM (11 h 30). Pause casse-croûte à 12 h 15 au parc des expositions de Poitiers. L’après-midi, le cortège s’arrêtera dans divers endroits avant de rejoindre la préfecture vers 16 h 30.

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