mardi 10 août 2010

Un taxi de cœur


Ala fin de l'année, cela fera vingt ans que Chantal Dranty sillonne les routes à bord de son taxi. Devenue taxi, comme son ex-mari, elle ne regrette rien. A 58 ans, la dame entend bientôt prendre sa retraite. « Ce ne sera pas sans un gros pincement au cœur », explique Chantal.
Le cœur, c'est important pour elle. Le taxi, c'est bien sûr son métier, mais pas seulement. C'est avant tout un moyen d'être en contact avec ses « p'tits clients », les habitués. Au fil des années, les taxis sont amenés à transporter de plus en plus de personnes malades ou handicapées vers les hôpitaux.
« Fini le temps où nous travaillions en majorité pour les usines de Port-Jérôme. Il m'arrivait d'aller sept fois par jour en gare d'Yvetot. Je suis même allée jusqu'en Hollande, frais d'hôtel payés. » Une période « faste ».

Apporter un peu de réconfort
Mais notre Madame taxi n'est pas nostalgique. Les temps ont changé, c'est tout. « Il est vrai que si je n'avais pas la clientèle "sécurité sociale" et "conseil général" pour le transport scolaire, je ne pourrais pas continuer. Je ressens la crise et puis nous, taxis, sommes concurrencés par les transports en commun, par le Juliobus. Les compagnies de cars font aussi des minibus. Des prix que nous ne pouvons battre. » Mais quelque part, elle est amenée à établir des rapports plus forts avec ses clients. « Je suis confrontée à la détresse sociale, psychologique et j'essaie au mieux d'apporter un peu de réconfort ».
Chantal est réservée, mais généreuse et « aide » souvent ses clients à payer la note. Générosité de l'âme aussi. « J'ai une pensée pour Monique, partie il y a peu, à cause d'un cancer ».

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