mardi 24 août 2010

Le casse-tête des places de stationnement réservées aux taxis

lundi 23.08.2010, 05:07 - La Voix du Nord

 Malgré le marquage au sol et les panneaux, les stations de taxi vides sont souvent réquisitionnées par les riverains.Malgré le marquage au sol et les panneaux, les stations de taxi vides sont souvent réquisitionnées par les riverains.

| ON EN PARLE |

Pour tout riverain qui tourne depuis un quart d'heure sans trouver où se garer, voir des places libres mais réservées, c'est agaçant. Assez pour juger que les places dévolues aux taxis sont inutiles car pas toujours utilisées. Explications.

PAR CÉCILE DEBARGE

lille@lavoixdunord.fr

Elles sont une quarantaine à Lille, grandes, souvent bien situées, et elles ont un point commun. À leur seule évocation, les places réservées aux taxis peuvent déclencher mines renfrognées, soupirs et, parfois, yeux levés au ciel. Car dans presque tous les quartiers de la ville, même les plus paisibles, des espaces sont balisés « stations de taxi ».

« Forcément, quand on habite le quartier, en voyant les places vides, on se gare. Et même avec une amende de 35 E ou la fourrière à 400 E, ça peut rester rentable », avance Dominique, un Hellemmois qui passe tous les jours devant les quatre places réservées de la rue Marx-Dormoy. « Pour ne pas se garer, il faudrait deux, trois taxis dans la file », devise-t-il.

Dialogue de sourds

Oui, mais, côté chauffeurs de taxi, qui sont en moyenne 150 à circuler dans une journée, l'argument est imparable : « Comment se garer lorsque les places sont sans cesse squattées par les commerces, les riverains ou les auto-écoles ? », interroge Francis Prévost, du syndicat de taxis SAAT-CUDL. « Et puis le propre du taxi est de circuler, pas de stationner », poursuit-il. Un dialogue de sourds résumé par Marc Santré, adjoint en charge du stationnement, de l'aménagement de la voirie et des taxis : « Pour les riverains, les places sont toujours vides, pour les taxis, il y a toujours des voitures garées dessus. »Aux abords des gares, là où s'allongent inlassablement les files de taxis au rythme des arrivées et des départs de train, la question ne se pose pas. Les places sont même « trop peu nombreuses », selon le syndicat SAAT-CUDL. Dans le centre, les places sont des endroits de choix pour embarquer des passagers et donc rarement laissées libres. Au pied du métro CHR B-Calmette, si les habitués avouent ne pas voir beaucoup de taxis, les quatre places qui leur sont réservées suscitent la relative indifférence : autour, les arrêts de bus côtoient le domaine hospitalier et les riverains sont rares.

Près de la place Tacq, rue Testelin, « personne ne vient chercher un taxi ici, mais comme les places sont régulièrement utilisées pour attendre les appels des clients, les riverains respectent la zone et se garent rarement sur les emplacements », confie Alexandra, dont les fenêtres offrent une vue imprenable sur la station de taxi. En revanche, rue Pierre-Legrand ou boulevard Montebello, riverains et chauffeurs de taxi pestent les uns contre les autres. « En ayant des places dans ces endroits-là, cela permet aux riverains de n'avoir que quelques euros au compteur au début de la course », précise Francis Prévost.

Développer le service

La pomme de discorde cache un problème plus large : le stationnement en ville. « On ne va pas répondre aux problèmes de stationnement avec trois ou quatre places en plus. Le même problème se pose parfois avec les places réservées aux handicapés », explique Marc Santré. « Et si une station n'était pas suffisamment occupée, je me demanderais plutôt comment développer le service plutôt que de le supprimer. Il faudrait d'abord une organisation rationnelle du service des taxis, et ensuite ce serait pertinent de se demander si les places sont utiles ou pas », conclut-il.

Source

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire