jeudi 22 avril 2010

Tensions autour de la gare : les taxis sur un volcan !

On a beaucoup vu ces jours-ci des taxis barcelonais à Perpignan. Les professionnels des P.-O. dénoncent une usurpation illégale de clientèle sur leur lieu de travail. Explications.

Comment la cendre d'un volcan surplombant le glacier islandais Eyjafjallajokull a-t-elle pu susciter quelques tensions entre taxis espagnols et français ? En temps normal, seule l'imagination d'un bon romancier utilisant les ficelles du hasard peut parvenir à tisser un lien entre ces deux types d'événements. Seulement voilà : comme chacun le sait, les avions n'ont plus décollé ces jours-ci à cause du nuage en question et les gares de Catalogne-Sud étaient saturées. Les voyageurs en partance de Barcelone ont donc décidé, au moins de puis le week-end

dernier, de remonter vers le nord. Beaucoup ont choisi le taxi comme mode de transport pour rejoindre notamment la gare de Perpignan afin d'y prendre un train qui, pour cause de grève, n'était au rendez-vous qu'une fois sur quatre. Arrivés au centre du monde et voyant que celui-ci ne pouvait plus les conduire nulle part, les voyageurs espagnols ont continué leur périple en empruntant le seul moyen de locomotion disponible sur place, en l'occurrence le taxi.

"Absolument interdit"

C'est là que surgit le problème avec, selon Emile Garcia, président du Syndicat des taxis perpignanais, une présence anormale et récurrente in situ de ses homologues espagnols : "Après avoir laissé leurs clients, ils ne sont pas tous repartis sur Barcelone. Certains ont entamé une maraude sur place, racolant les passagers qui, entre deux rondes de taxis perpignanais, embarquaient alors souvent pour de longues distances dans les véhicules jaune et noir. Ce qui est absolument interdit. Car, comme le stipule la loi, un taxi, s'il n'est pas réservé au préalable, ne peut effectuer de prise en charge en dehors de sa commune de rattachement". La situation a entraîné des tensions, d'autant plus palpables que, toujours selon Emile Garcia, "les forces de l'ordre ne sont pas intervenues immédiatement pour faire cesser ce manège". Le président du syndicat raconte : "C'est une véritable station de taxis barcelonaise, avec une vingtaine de véhicules, qui s'est installée près de la gare, face au Paris-Barcelone. Puis, voyant que le ton commençait à monter, ils se sont ensuite déplacés sur Saint-Assiscle, pour y guetter l'arrivée des trains". Avec la reprise progressive du trafic aérien, la "crise" semble désormais réglée. Elle n'en a pas moins suscité, à Perpignan, quelques vives réactions entre professionnels des deux côtés des Pyrénées. Ce qui n'était pas fait pour dissiper un nuage décidément hostile aux moyens de locomotion.

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