jeudi 18 février 2010

Taxis parisiens: des députés UMP veulent la fin du monopole dans les aéroports

Des députés , soutenus par le , ont adopté mercredi en commission un amendement abolissant le monopole des taxis parisiens dans les aéroports franciliens, au grand dam du qui, soucieux de ne pas déclencher l'ire de la profession avant les régionales, veut revenir sur cette décision.

En savoir plus : Les taxis parisiens ripostent avec une opération escargot le 25 février

Un amendement en ce sens, cosigné par les élus UMP franciliens Yanick Paternotte (Val d'Oise), Yves Albarello (Seine-et-Marne) et Didier Gonzales (Val-de-Marne), a été adopté par la commission du Développement durable à plusieurs voix de majorité, grâce à l'appui des élus socialistes, lors de l'examen du projet de loi Grenelle 2.

Il a été voté dans un climat très tendu, selon les participants à la réunion, et contre l'avis du rapporteur UMP du texte, Serge Grouard, et du secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, présent en commission.

L'amendement abolit le monopole des taxis parisiens à Roissy

L'amendement stipule qu'en «vue de faciliter la desserte des aéroports internationaux de la région Ile-de-France par des modes de transports alternatifs» à la voiture personnelle, «le monopole des taxis parisiens institué dans leur ressort territorial (...) est aboli». La mesure vise en fait l'aéroport de Roissy, le monopole des taxis parisiens ayant déjà été supprimé pour celui d'Orly.

Ses auteurs ont fait valoir que le monopole actuel était discriminatoire vis-à-vis des artisans taxis du Val d'Oise ou de Seine-et-Marne par exemple. Christophe Caresche (PS) a approuvé «une bonne mesure», qui permettra notamment d'augmenter le nombre de taxis parisiens présents intra muros.

Dominique Bussereau s'est dit défavorable à l'amendement tout en rappelant que le monopole des taxis ne relevait pas de sa compétence mais de celle du ministère de l'Intérieur. Serge Grouard s'est lui aussi opposé à une mesure qui n'a «rien à voir avec le développement durable». Le président de la commission, Christian Jacob (UMP), a dénoncé l'initiative de ses collègues, estimant qu'elle allait «mettre le feu à une profession».

Mais le gouvernement veut annuler la mesure en mai

C'est en effet ce que redoute le gouvernement à la veille des régionales. Il a aussitôt fait savoir, par la voix d'Henri de Raincourt (Relations avec le Parlement), qu'il ferait annuler la mesure quand Grenelle 2 sera examiné en séance publique. Pour ce faire, il devra présenter un amendement supprimant la fin du monopole.

Voté le 8 octobre au Sénat, le Grenelle 2, dont le processus législatif a pris du retard, doit être examiné dans l'hémicycle, à l'Assemblée, début mai. Mais les auteurs de l'amendement, qui avaient déjà tenté de faire voter la mesure lors du Grenelle 1, n'entendent pas rendre les armes et suggèrent au gouvernement de régler le problème en abrogeant par décret le monopole des taxis d'ici à l'examen du projet de loi.

«Le Parlement est souverain ! C'est une mesure d'équité. Il y a 200 artisans taxis dans le Val d'Oise qui sont pénalisés. Il faut mettre Roissy à l'heure d'Orly. Nul ne peut nier que les taxis parisiens seraient mieux dans Paris plutôt qu'à attendre par centaines à Roissy...», argue Yanick Paternotte. A l'inverse, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République, Essonne) estime que «la libéralisation totale de la profession ne pourra conduire qu'à l'hégémonie de grands groupes soucieux uniquement de rentabilité, au détriment des Franciliens».

La mairie de Paris (PS) a également déploré l'adoption de l'amendement, qui va «pénaliser fortement» les taxis parisiens.

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