dimanche 31 janvier 2010

« Pour les taxis, l'idéal, c'est Saint-Christophe »

Chauffeur de taxi depuis mars 2008 à Tourcoing, Rachid Soullami, 43 ans, fait le dos rond en attendant la fin des travaux du centre-ville. Alors que la station de taxis doit bientôt migrer de la place Hassebroucq à la rue Nationale, il espère toujours un retour à côté de St-Christophe.

Les chauffeurs de taxis disposent d'une station place Hassebroucq, mais on n'y voit presque jamais personne. Pourquoi ?
>> Parce qu'avec les travaux, on est souvent frôlé par les voitures. Il y a des accrochages. Quand on stationne là pendant une heure, voire deux, avant une course, on se fait klaxonner dessus. Les gens pensent qu'on gêne la circulation, ils ne voient pas que c'est une station de taxis. Alors la plupart des collègues se stationnent à la gare. Les lundis et jeudis matins, avec le marché, il y a un peu plus de trafic. Alors ces jours-là, je reste devant la mairie.

Très prochainement, cet emplacement sera déplacé rue Nationale, entre les rues du Haze et de la Bienfaisance*. Qu'en pensez-vous ?
>> La rue Nationale est assez loin du métro et de la gare routière. Beaucoup de gens descendent du métro pour aller prendre un bus pour Halluin. Parfois les horaires ne conviennent pas, il n'y a qu'un bus par heure... S'ils le ratent et qu'ils voient un taxi dans les parages, ils le prennent. Au fin fond de la rue Nationale, on ne nous verra pas. L'idéal, ce serait derrière St-Christophe, rue de Tournai. Il y a une petite zone, avec une très bonne visibilité, où on peut mettre 5 ou 6 voitures.

Depuis le début des travaux, c'est difficile pour vous ?
>> En 2009, avec la crise et les travaux, c'était calme. Pas catastrophique, mais très moyen. On s'est maintenu à flot. Depuis deux ou trois mois, on dirait que ça reprend un peu. Il faut tout de même travailler entre 10 et 12 heures par jour pour gagner sa vie. Le pic d'activités, c'est le matin entre 7h et 10h, puis de 16h à 18h. Mais c'est moins dur à Tourcoing qu'à Lille où j'ai été taxi pendant 5 ans et demi. Finalement à Tourcoing, on gagne un petit peu moins d'argent mais le potentiel est meilleur qu'à Lille. Après, il y aura le centre commercial et la zone de l'Union qui nous ramèneront des entreprises. Dans un an ou deux, on devrait travailler plus. Et puis à Tourcoing, il y a moins de charges. La licence coûte moins cher, 90 à 100 000 € ; à Lille elle est à plus de 200 000 €. Et globalement, les Lillois ne font pas le double de notre chiffre d'affaires.

Avec quel type de clientèle travaillez-vous ?
>> Notre première clientèle, c'est la Sécu avec qui on a signé une convention. Elle nous envoie des patients de Tourcoing, Roncq, Halluin, Neuville qui n'ont pas besoin d'une ambulance. On les conduit au CH Dron, à la Louvière, à Lille... C'est la moitié de nos courses. Ça nous assure un nombre de clients réguliers. On conduit aussi des enfants handicapés dans des écoles spécialisées en Belgique. On les dépose le matin, on va les rechercher le soir. Après il y a la clientèle professionnelle ; les entreprises nous appellent avant des réunions d'affaire. Enfin, il y a les particuliers qui vont au supermarché, chez le coiffeur, une dame qui va voir son mari à l'hôpital ou rend visite à sa fille... Il y a du potentiel.

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